Nathalie Yamb se prononce sur l’ouverture ce lundi 29 mars 2021, du procès sur le bombardement de Bouaké en 2004.
« Aujourd’hui s’est ouvert à Paris le procès par contumace de 3 pilotes accusés du bombardement de Bouaké, qui a causé la mort de 9 soldats français en Côte d’Ivoire en 2004. Quelle comédie! Dans 30 ans, comme avec le génocide rwandais, ils viendront nous pondre un rapport reconnaissant la responsabilité de la France dans ce bombardement, qui a servi de prétexte pour détruire l’aviation ivoirienne et redonner du souffle à la rébellion matée qui avait piteusement battu en retraite » a lancé Nathalie Yamb.
Avant de conclure, « les pilotes aujourd’hui absents ont pourtant bel et bien été arrêtés au Togo et remis à l’armée française en novembre 2004, qui s’est empressée de les libérer pour qu’ils disparaissent dans la nature. Et la justice refuse de poursuivre les donneurs d’ordre ministériels Alliot-Marie (défense), Villepin (intérieur) et Barnier (affaires étrangers), malgré les requêtes en ce sens de l’avocat des familles des soldats tués, qui ne gobent pas la version officielle française. Bouaké, c’est l’histoire d’un crime de guerre et d’Etat français. La hache peut oublier, mais l’arbre se souviendra toujours ».
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Pour la petite histoire, début novembre 2004, le président ivoirien Laurent Gbagbo passe à l’offensive pour tenter de réunifier son pays, coupé en deux depuis deux ans et une tentative de coup d’État rebelle. Ses avions pilonnent les positions rebelles vers le Nord, sous l’œil inquiet des forces de paix françaises déployées depuis 2002 entre les deux camps pour éviter une guerre civile.
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Le 6 novembre vers 13h20, deux chasseurs ivoiriens survolent à basse altitude un camp français à Bouaké (Centre). Tout à coup, l’un d’eux plonge et tire des roquettes. Au sol, c’est la panique, puis l’horreur et la sidération: on déplore neuf soldats français et un civil américain tué, ainsi qu’une quarantaine de blessés.