« Il faut supprimer le Sénat et retirer les politiques de la CEI avant le scrutin », recommande la société civile ivoirienne avant d’aborder les élections présidentielles de 2025.
Pour une élection présidentielle irréprochable et pour la paix sociale en Côte d’Ivoire, la FIDHOP, la Fondation internationale pour l’observation et la surveillance des droits de l’homme et de la vie pacifique a décidé de tirer la sonnette d’alarme en interpellant les autorités ivoiriennes.
Dans une lettre ouverte au chef de l’Etat ivoirien, Alassane Ouattara, le président de la FIDHOP, Dr Gervais Boga Sako affirme que les élections locales et sénatoriales ont suscité un réel engouement chez les populations ivoiriennes.
Des recommandations faites à l’issue de la supervision d’observateurs lors de ces scrutins, il ressort qu’environ 50% de l’électorat a répondu présent. Et cela pour deux raisons
« D’une part, tous les grands partis politiques ayant librement accepté de participer à ce scrutin, malgré de fortes réserves contre la Commission électorale indépendante (CEI), notamment des présomptions de fraudes sur les listes électorales, comme c’était aussi le cas lors des dernières législatives, le peuple voulait plutôt mesurer l’implantation et les capacités réelles de chacun des partis dans le pays, avant la prochaine élection présidentielle. D’autre part, et c’était l’enjeu le plus important, nous avions tous l’occasion d’évaluer encore cette CEI dans sa formule actuelle, c’est-à-dire toujours composée de représentants des grands partis politiques, avec un président subtilement choisi et nommé par le Chef de l’Etat », a relevé la FIDHOP.
Des « dysfonctionnements et des défaillances graves ont été relevés dans la plupart des bureaux de vote visités » par les observateurs Indépendants de la FIDHOP, a fait remarquer Dr Gervais Boga Sako. Selon lui, des « retards criants et généralisés, des tablettes non fonctionnelles ou, surtout, des accointances évidentes de membres de la CEI avec le pouvoir ont accentué sérieusement la suspicion de fraudes », a-t-il poursuivi.
De ce qui précède, « la FIDHOP recommande vivement que, pour épargner à la Côte d’Ivoire une autre crise postélectorale en 2025” que la « CEI soit profondément réformée, pour n’être composée principalement que de personnalités issues de la Société civile, avec un président désigné après un appel à candidature ou suite à un vote indirect ou même au suffrage direct », lit-on dans le document.
Que les listes électorales soient auditées, toilettées et régulièrement mises à jour, en 2024 puis en 2025, avant le scrutin présidentiel d’octobre 2025 ; de même, le découpage électoral, municipal, régional et législatif doit être absolument revu, pour un juste équilibre entre les citoyens du nord et ceux du reste du pays, ajoute l’organisation de la société civile.
Dès lors, toutes victoires aux élections prochaines seraient totalement irréprochables, estime la FIDHOP.
Enfin, s’agissant du SÉNAT, dont deux tiers des membres sont élus et un tier nommé de façon discrétionnaire par le Chef de l’Etat, la FIDHOP réitère sa position :
« Ce Sénat devrait être supprimé, parce que n’ayant aucun apport déterminant dans la vie démocratique du pays ; cette suppression pourrait aider l’État à mieux faire face aux détresses des populations, notamment au plan sanitaire, en rendant totalement gratuite, par exemple, la Couverture Maladie Universelle (CMU) », conclut la lettre.