« Les maquettes ne suffiront pas pour sauver le pays! » A quelques mois de la CAN 2023 en Côte d’Ivoire, Fernand Dédé se prononce sur l’avancement des préparatifs.
À ton avis, pourquoi la CAF s’est-elle précipitée à Abidjan à peine, les feux d’artifice éteints à Yaoundé? Et, surtout, pourquoi la délégation de la CAF a ciblé les villes de Korhogo dans le Nord du pays et de San-Pedro, dans le Sud-Ouest qui vont accueillir les matches de la CAN2023? Huit ans après l’attribution de la coupe d’Afrique à la Côte d’Ivoire et à moins d’un an et demie de la compétition, les choses ont certes bougé mais beaucoup reste à faire.
L’équipe ivoirienne de l’Asec Mimosas reçoit ses matches de coupe CAF au… Benin. Cela doit interpeller la communauté sportive nationale. De quoi inquiéter la confédération africaine africaine de football. La preuve que la Côte d’Ivoire ne dispose pas d’un stade conforme aux normes internationales et surtout disponible pour accueillir les matches officiels.
Le Secrétaire général de la CAF et les membres de sa délégation quittent Abidjan ce mercredi 9 février 2022. Après 72 h de visite de terrain et d’échanges avec les autorités. Avant son départ, il dira une conférence de presse. À cette occasion, l’opinion publique nationale et internationale en saura davantage sur les constats de la CAF et les orientations pour l’accélération des travaux sur les différents sites visités et les diligences à mettre en œuvre pour l’organisation de la CAN dans les conditions optimales.
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Le ministre ivoirien des Sports ne cache pas les retards dans l’exécution des travaux à Korhogo et à San-Pedro. C’est une bonne chose de ne pas vouloir cacher le soleil avec la main. « Mais, ça va aller », dit-il. Korhogo a pris du retard du fait de la pandémie à coronavirus. Le chantier s’est arrêté au pire moment de la crise. Maintenant, il faut progresser et multiplier les efforts pour rattraper le temps.
À Korhogo, en plus des réceptifs hôteliers disponibles, la partie ivoirienne a proposé la construction d’une cité sportive de haut standing pour l’accueil des équipes. Ce n’est pas nouveau. Cela existe ailleurs. Notamment à Cabinda en Angola. Maintenant, il faut mettre rapidement la cité à disposition. Des travaux sont également nécessaires et en cours à l’aéroport de la ville. À San-Pedro, la ville portuaire, les travaux de construction du stade avancent mais il faudra un coup d’accélérateur. Tout est lié dans cette ville: les routes, les hôtels, la fourniture en électricité, en eau.
Autres préoccupations des autorités sportives, les stades d’entraînement. Des propositions sont faites pour la réhabilitation des stades dans les établissements scolaires, à l’école de police et à l’école de gendarmerie. L’idée n’est pas mauvaise en soi. C’est une façon d’améliorer le plateau dans les écoles et surtout ramener le sport à l’école.
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Le Cameroun, malgré tout ce que l’on a pu dire, a tenu le pari de la CAN2021, du simple fait que le pays est allé à l’essentiel: les stades disponibles, les sites d’hébergement, la sécurité, les transports des équipes et des journalistes, la gestion plus ou moins cohérente des contrôles sanitaires et surtout la cohésion au niveau de la communauté sportive! La télévision nationale s’est équipée en conséquence. Les câblages des stades réalisés par des professionnels. Pas de rupture de faisceaux en cours de transmission.
Allez à l’essentiel, voilà ce qu’il faut ici et maintenant, en Côte d’Ivoire.
Je me réjouis de l’engagement des journalistes et hommes de médias pour la réussite de la CAN en Côte d’Ivoire. Ils viennent de lancer l’idée d’un groupe WhatsApp pour échanger, donner les informations du terrain, apporter leurs pierres à l’édifice. La CAN en Côte d’Ivoire engage l’honneur de chaque Ivoirien et des amis du pays et le prestige de la nation. Quand l’image de la Côte d’Ivoire est en jeu, tous les petits intérêts, les egos et les orgueils doivent se tasser. Les maquettes ne suffiront pas pour sauver le pays! Au travail, citoyens!