Guillaume Soro a attendu la nouvelle année pour dire ce qu’il avait sur le cœur. Pour ceux qui voyaient de l’ambiguïté dans sa démarche, ses différents discours prononcés depuis sa ville, Ferkéssédougou sont on ne peut plus clair. En parlant de manière aussi sèche et directe, le président de l’assemblée nationale rompt-t-il ainsi avec sa famille politique ? . En tout cas, le discours de Guillaume Soro a tout l’air d’un discours de rupture.
Soro Guillaume : »Qui peut me chasser moi ? »
Dans le jargon ivoirien, après les derniers discours de Guillaume Soro à Ferkéssédougou, le petit de Yopougon dirait tout simplement : »ouais, Soro est prêt ». Oui, il est prêt. Cela se voit dans son discours. Une assurance ferme dans la prise de parole. Le discours d’un homme qui n’a plus rien à perdre et qui rappelle un certain Laurent Gbagbo au fort de la crise ivoirienne, et qui disait : »J’ai couru, j’ai couru, je suis fatigué. Faites ce que vous voulez faire, je vais voir… ». Oui, Soro est dans une telle position. Et s’attend à tout. Il est fatigué de courir. Et surtout d’entendre toutes sortes d’inepties à son égard.
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Il avance sans masque. Les plus grands analystes politiques s’en donnent à cœur joie sur les réseaux sociaux, sur les blogs, dans les forums. Nous sommes juste dans une logique de lecture minimaliste, mais réaliste. Pas besoin d’être imprégné outre mesure du jeu politique ivoirien pour comprendre le message que Guillaume Soro a voulu faire passer. Allons sur la base d’une simple analyse de discours. Soro répond directement à ceux qui l’ont pourfendu sous peu. Lorsqu’il dit ceci : »Qui peut me chasser moi ? ». On sait à qui ce message s’adresse.
Un Guillaume Soro stoïque
»Seul Dieu décide du destin de chacun… ». L’artiste zouglou Soum Bill disait dans sa chanson »Qui saura », extrait de son album »Que la lumière soit » : »On s’en remet à Dieu lorsque sur terre, personne ne veut nous entendre ». Guillaume Soro s’en remet à Dieu. Las certainement d’avoir abattu les cartes diplomatiques, c’est sur la place publique qu’il a décidé de se lâcher, de se défouler, de dire tout haut ce qu’on veut penser pour lui. Il en a cure. Il assume tout simplement. »Si ce n’est pas Dieu, depuis l’université, je serais déjà mort…les gens sont si méchants, ingrats et jaloux. Le destin d’une personne appartient à Dieu… »
Guillaume Soro : »Je ne suis la propriété de personne »
Guillaume Soro veut penser par lui même et pour lui-même. Il veut être libre de ses mouvements, voir celui qu’il veut et quand il veut. Et là, le verbe n’est pas assez fort : »Je ne suis la propriété de personne. Je fais ce que je souhaite.. ». Il ny a pas parole assez frappée du sceau de la rupture.
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Pour ceux qui pensaient le cataloguer à un parti, à une formation politique, Soro, lui, exprime et revendique tout simplement sa liberté. Pour ses ambitions, et pour ceux qui le disaient pressé, il a sa réponse : »J’ai tout le temps. Je n’ai que 46 ans… ». Devrait-il avoir encore à épiloguer sur une quelconque position de Guillaume Soro ? . A partir de ce discours, elle est dorénavant connue.
