Le journaliste Bally Ferro fait le grand déballage sur les liens renoués entre Ouattara et Bédié le 11 novembre 2020.
Après 85 morts et huit mille déplacés consécutifs à la présidentielle du 31 octobre 2020, le pouvoir contesté et l’Opposition harcelée, conduits respectivement par Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié, ont renoué le dialogue. La première rencontre, qui annonce d’autres, a eu lieu le 11 novembre.
Le lendemain de ce tête-à-tête entre médecins après la mort, le Ghana perdait un grand homme: le capitaine Jerry J. Rawlings. C’est ce militaire, arrivé au pouvoir par coup d’État, qui a mis un terme à l’instabilité politique chronique dans son pays et enraciné la démocratie.
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Albert Einstein l’a dit: « Le hasard, c’est Dieu qui se promène incognito. » Car, si la Côte d’Ivoire, pays voisin du Ghana, a acquis le multipartisme, elle recherche vainement la démocratie, remplacée par le tribalisme, le régionalisme, le clientélisme et le népotisme.
Et la coïncidence troublante de la disparition du leader ghanéen pourrait procéder de l’interpellation des négociateurs ivoiriens, qui se réclament disciples de Félix Houphouët-Boigny. Depuis la mort du « père de la nation », les crises politiques à répétition ont, en effet, une et une seule raison: la violation de la Constitution et le viol des textes réglementaires.
Les négociations interminables de Lomé, Paris, Accra, Pretoria et Ouagadougou, les alliances et mésalliances, les gouvernements d’ouverture et les distributions de tabourets sont un échec pour une et une seule raison: des Institutions fantoches.
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Ouattara et Bédié se retrouvent au chevet d’un pays malade du cancer des arrangements opportunistes, des ambitions démesurées et des querelles d’amour-propre.
Rawlings, avec sa disparition brutale, les invite à faire, de leur feuille de route, son engagement pris et réalisé: « Nous allons mettre en place des Institutions si fortes que, même si le diable en personne arrivait au pouvoir, il lui sera impossible de faire ce qu’il veut ». Et c’est le prix, le seul prix de la paix.