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jeudi, novembre 21, 2024
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    Le cacao a du mal à être vendu à l’international : voici la raison

    Les producteurs de cacao ont du mal à écouler leur produit sur le marché international, suites à des tensions qui les lient aux industriels.

    Les tensions entre pays producteurs de cacao et industriels sur le prix d’achat des fèves ont conduit à un envol des prix sur le marché international, alors même que la demande est en berne avec la pandémie de Covid-19.

    Sur le marché de New-York, la tonne de cacao pour livraison en décembre, un contrat qui arrive donc bientôt à son terme, a grimpé de plus de 25% depuis vendredi dernier, pour culminer à 2.915 dollars, à un niveau plus vu depuis le début de la pandémie.

    Pas pour autant de quoi se réjouir pour les pays producteurs de cacao, préviennent des observateurs du marché: ce bond des prix est au contraire la conséquence du conflit qui les oppose à leurs acheteurs, l’industrie chocolatière.

    « La dispute sur les prix a poussé les acheteurs à se tourner vers d’autres sources, moins chères, ils se sont donc rabattus sur le marché new-yorkais », résume Andrew Rawlings, analyste chez Rabobank.

    En Afrique de l’Ouest, le Ghana et la Côte d’Ivoire, qui représentent deux-tiers de la production mondiale, se sont associés depuis 2019 pour tenter d’obtenir plus de l’industrie chocolatière, sur le modèle par exemple de l’Organisation des pays producteurs de pétrole, l’Opep.

    LIRE AUSSI : Filière anacarde : les producteurs du Tchologo sensibilisés

    Abidjan et Accra avaient obtenu de leurs acheteurs, comme Nestlé, une prime de 400 dollars par tonne de cacao, appliquée à partir de la campagne 2020-21, qui a débuté en octobre.

    Mais entre l’accord et la récolte, la pandémie de Covid-19 a ravagé la demande mondiale, et les industriels rechignent à voir les prix grimper alors que l’offre abonde.

    « Il y a eu une demande d’abaisser le premium, qui a apparemment été refusée. Un des géants de la confiserie a décidé de se tourner vers les réserves » propres aux places d’échange comme l’ICE à New York, au lieu d’acheter directement vers les pays producteurs comme les grands industriels le font d’habitude, explique Judith Ganes, analyste du marché des matières premières.

    « Ca a surpris les autres participants du marché car la quantité était tellement importante qu’ils ont dû obtenir une exemption de l’opérateur », complète-t-elle.

    Selon l’agence Bloomberg, qui cite des sources anonymes témoins de la transaction, l’acheteur est Hershey, l’un des plus grands confiseurs américains.

    Contacté par l’AFP, Hershey n’était pas disponible dans l’immédiat, tout comme le numéro un et le numéro 2 mondial du chocolat, le confiseur américain Mars et l’italien Ferrero.

    « Le résultat, c’est que les prix ont bondi alors même que les producteurs africains ont encore une partie de la récolte en cours à vendre », a résumé Ole Hansen, analyste de SaxoBank.

    Sur le marché de New York, le contrat pour livraison en mars, moins directement affecté, a vu son prix bondir de près de 16% à 2.740 dollars. A Londres, la tonne de cacao s’échangeait le vendredi 20 novembre 2020 pour 1.829 livres sterling, contre en hausse de 13,5% par rapport à la semaine dernière.

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