Jusqu’au bout du rêve, un livre et une biographie de l’entrepreneur Mathieu Kadio Morokro. Auteurs : Agnès Kraidy et Zio Moussa de la Côte d’Ivoire
Vous venez de publier, en co-signature avec Zio Moussa, la biographie de Mathieu Kadio-Morokro, le fondateur de Pétro Ivoire. Qu’est-ce qui a prévalu à son choix?
Un livre sur Mathieu Kadio Morokro, parce que nous avons le devoir d’écrire notre histoire à travers celles de nos héroïnes et héros. Un peuple qui ne sait pas célébrer ses enfants qui l’honorent se perdra toujours en chemin ; parce qu’il aura tendance à aller, ailleurs, chercher ses modèles et donc ses repères.
Nous avons écrit la biographie de ce grand homme pour donner une source d’inspiration à nos jeunes, nos enfants, mais aussi à nous les adultes qui avons fini par croire que le travail ne paie plus. Notre société, comme d’autres, se perd dans les méandres des anti-valeurs. Il nous faut, chacun, à son niveau, contribuer à notre reconstruction sociale.
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Mathieu Kadio-Morokro, alors qu’il occupe un poste important et bien rémunéré dans une multinationale décide de prendre le risque de tout quitter pour réaliser son rêve : bâtir sa propre entreprise.
Dans un secteur investi par de grandes entreprises. Il croit en son rêve, il travaille dur, affronte les épreuves et le réalise. Après vingt-cinq ans, il fait de Pétro Ivoire la troisième entreprise dans la distribution des produits pétroliers et la première dans le gaz.
Mathieu Kadio-Morokro nous montre que le travail paie… Comme le résume si bien Zio Moussa, ce capitaine d’industrie, c’est 99% de travail et 1% de chance ; c’est un bâtisseur d’hommes.
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Plus qu’une entreprise du pétrole, il gère et manage surtout des femmes et des hommes qu’il a intégrés à la réalisation de son rêve et l’accomplissement de son propre destin. Il est donc un passeur de valeurs : la culture du travail bien fait, du travail en équipe, du mérite, de la compétence, la vision à long terme, etc.
Il vous a fallu trois longues années pour le réaliser. Le projet nécessitait-il autant de temps ?
Oui. Le temps de la recherche documentaire et des collectes d’informations ; le temps des rencontres et des entretiens ; le temps des transcriptions et de l’écriture ; le temps de la confrontation des sources et des vérifications.
Et puis un livre de ce genre ne s’écrit pas à plein temps… Nous avons pris notre temps pour éviter de nous tromper… Et puis, que valent trois années quand il s’agit de conter une vie de plus de soixante-dix ans ?
Qu’est-ce qui vous a marqué chez l’homme ?
Sa grandeur qui se manifeste par son humanité. Il a un profond respect pour l’autre. Et c’est un craignant Dieu qui vit pour et par sa famille. Et il est bon de rappeler que l’actuel président du Conseil d’administration qui a su passer le relais à son fils est aussi chef de village. Un homme porté par la modernité du management mais qui assume sa mission de gardien de traditions séculaires qui le font être.
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C’est en partie pour cela que « Jusqu’au bout du rêve » a été préfacé par Sa Majesté Nanan Boua Kouassi III, 17ème roi de l’Indenié à qui j’emprunte ces mots : « (…) pour Mathieu Kadio-Morokro, j’ai voulu prendre ma plume. Pas pour lui accorder un traitement particulier qui le différencierait des autres, mais pour dire tout l’honneur mien de signer la préface de la biographie de cet homme d’exception. Je revois encore, dans le reflet du miroir de notre histoire, ce digne fils qui honore toujours son père et sa mère ; cet enfant qui a su incarner ses ancêtres ; cet homme qui porte ses origines avec noblesse et grandeur. Il est un digne dépositaire des traditions que lui ont léguées ses parents… »
Le Lycée Classique était à l’honneur lors de la dédicace. Pourquoi ?
En effet,la dédicace a eu lieu le 09 janvier dernier dans un bel hôtel, au Plateau. La cérémonie avait eu pour parrain M. Daniel Kablan Duncan, Vice-président de la République. Un choix fait par M. Kadio-Morokro. Il avait voulu associer à la dédicace de sa biographie l’un de ses amis de lycée.
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En effet, le Vice-président et le président du Conseil d’administration de Pétro Ivoire sont des anciens du Lycée classique d’Abidjan. Tous les deux sont condisciples de célèbres personnalités de notre pays : le président Laurent Gbagbo, le Premier ministre Charles Konan Banny, le ministre Lamine Fadiga, pour ne citer que ceux-là.
Retrouvailles donc de personnalités, ce 09 janvier, à montrer en modèles à des jeunes. C’est d’ailleurs pour cela que nous avons invité des élèves du Lycée classique qui nous ont offert un moment de lecture.
Nous avons voulu les associer au voyage dans la vie du héros pour aller avec eux jusqu’au bout du rêve de Mathieu Kadio-Morokro. Ils ont joué leur partition avec conviction et engagement.
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Nous allons, dans les jours à venir, organiser une conférence-dédicace de l’ouvrage « Jusqu’au bout du rêve » au Lycée classique… Nous ne doutons point que les premiers responsables de cette institution prendront, une fois encore, une part active à cette initiative.
Quelle est votre bibliographie à ce jour ? Et aussi quels sont vos projets dans la noble mission que vous vous êtes assignée d’écrire notre propre histoire ?
Je viens d’achever la rédaction d’un livre sur les personnes en situation de handicap qui paraîtra sous peu. Dans notre monde qui semble célébrer la richesse matérielle au détriment de la richesse humaine, il nous faut savoir retrouver notre humaine fraternité en portant un regard réhumanisé sur celles et ceux qui, tout en étant comme nous, sont différents de nous.
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J’ai publié un beau livre cosigné avec Alex Kipré sur la vie quasi-hollywoodienne de Marie Béatrice Abréma Kétouré, la première femme ivoirienne et peut-être ouest africaine à avoir su conduire une voiture avant les années 60. Le titre : Marie Béatrice Abréma Ketouré, au volant d’une vie.
Avant, il y a eu Une journaliste et un prêtre en di@logue sur l’Afrique, avec Père Francis Barbey et 19 septembre, chroniques d’une guerre vaincue. Et puis il y a ce livre qui traduit mon engagement à célébrer la vie dans toute sa plénitude : Tu me fous les boules, vaincre le cancer. Un témoignage.