Molaré, artiste coupé décalé des premières heures. Co-créateur de ce genre musical avec Douk Saga est dans l’arène musicale ivoirienne depuis maintenant 17 ans. Avec son single »boucan », il s’est installé sans plus jamais rechigner. Malgré les épreuves, il a tenu bon. Depuis deux ans, il a mis en place le PRIMUD, une cérémonie de récompense des artistes ivoiriens et de la sous-région. Dans le même temps, l’on a fait cas de ce qu’il serait dans le sillage de Mohamed VI, roi du Maroc. Rarement, il a abordé ce sujet. A la faveur de cette interview exclusive, Molaré lève un coin de voile sur le financement du PRIMUD et ses rapports avec le roi du Maroc. C’est sur Abidjanpeople.
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Il y a quelques jours de cela, vous avez procédé au lancement de votre événement annuel: le PRIMUD ?
On a commencé tout petit avec les Awards du coupé décalé, d’aucuns avaient même pensé que c’était encore une affaire de boucan, juste pour se faire voir. Au fil des années, l’événement a pris une autre dimension, nous sommes passés au PRIMUD. Depuis l’avènement du PRIMUD, nous avons même inclus des artistes à l’échelle panafricaine. Le Primud aujourd’hui, c’est 28 catégories et plus de 144 nominés. Il faut dire que M Group est l’entreprise initiatrice de l’activité, mais nous n’avons pas la gestion globale, parce que nous travaillons avec pas mal de partenaires. Nous sommes très fiers du déroulement des choses cette année. Nous sommes assurément partis pour notre PRIMUD le plus réussi.
La grande nouveauté cette année, vous avez décidé de vous inscrire dans l’action sociale à travers le «PRIMUD du cœur» ?
En dépit de tout ce qu’on dira de l’ivoirien, c’est quelqu’un qui aime son prochain et qui pense à aider l’autre. Nous sommes des enfants de Dieu, l’action sociale pour nous est vraiment nécessaire. Nous avons jugé bon d’accompagner cette année une œuvre humanitaire en collaboration avec l’ONG ALINE. Nos artistes seront nos ambassadeurs. Avec eux, nous irons visiter nos frères malades du cancer, voir comment on pourrait leur apporter un réconfort à travers des dons.
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Vous avez lancé un vibrant appel aux artistes afin qu’ils s’impliquent dans ce projet social ?
Oui bien sûr et ils ont bien réagi depuis. Par ailleurs, le jour du lancement, l’ONG avec laquelle nous travaillons a récolté 300.000 FrsCfa.
« ce n »est pas le roi mohamed vi qui finance le primud »
Molaré de plus en plus engagé dans les œuvres sociales. Vous comptez, parait-il, organiser un concert gratuit à la MACA à l’endroit des femmes incarcérées ?
Oui, tout à fait. Elles sont souvent oubliées. C’est une frange de la population qui a besoin de notre soutien et de notre réconfort. Ce sont nos mamans également, il faut montrer à ces femmes là qu’on ne les a pas oubliées. Nous comptons leur offrir ça, un spectacle live à la MACA, afin de leur donner le sourire et la joie de vivre. Ce n’est pas encore bouclé cet autre projet parce qu’il faut avoir l’aval de l’administration pénitentiaire, le ministère de l’intérieur, faire des repérages, et surtout assurer le volet sécuritaire.
Pour organiser le PRIMUD vous bénéficiez de gros soutiens, en l’occurrence celui du Roi Mohamed VI qui financerait le PRIMUD ?
(Il monte le ton) où avez-vous appris cela ?. Je ne sais vraiment pas ce que vous racontez. C’est une question à laquelle je ne peux pas répondre, parce que mes relations avec le Roi du Maroc n’ont rien à voir avec le PRIMUD. Ce n’est pas le ROI MOHAMED VI qui finance le PRIMUD. Je préfère qu’on évoque autre chose dans cette interview.
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En Côte d’Ivoire, avez-vous le soutien de l’Etat ?
Rien du tout, (sur un ton énervé), nous ne bénéficions d’aucun soutien de l’Etat ivoirien depuis que nous avons lancé ce projet. Pourtant, c’est un événement national populaire qui mobilise toute l’industrie culturelle dans ce pays.
« les réfractaires, je ne les calcule pas »
Nous avons appris que le ministère de la culture est à vos côtés pourtant ?
Ecoutez, c’est vrai que nous avons un ministre de la culture qui est très ouvert et beaucoup à l’écoute des acteurs culturels, mais je dois vous dire que le ministère de la culture ne nous accompagne pas. Le PRIMUD, nous l’organisons avec nos propres moyens.
Autre chose, les artistes qui ont mené la fronde l’an dernier, êtes vous aujourd’hui en contact ?
Ecoutez, on ne va pas continuer de spéculer sur les personnes réfractaires. Elles sont dans leur logique, moi je ne les calcule pas. Nous, on travaille. Ceux qui voulaient revenir, sont revenus, on ne va pas supplier quelqu’un pour le faire. Aujourd’hui nous évoquons les choses qui font avancer et non celles qui font reculer.
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On parle tout de même encore aujourd’hui d’autres artistes qui auraient renoncé à participer au PRIMUD ?
On ne va pas tout le temps revenir sur les humeurs de certaines personnes, je suis désolé. S’il ya des désistements, on ne va pas s’appesantir là dessus, ils sont libres et responsables de leurs actes. Nous on travaille, les activités se passent très bien. Nous venons de terminer le tournoi gala de foot du Primud qui a été remporté par les journalistes. La prochaine activité, ça sera le PRIMUD du cœur.
« ce n »est pas fini… »
Vous êtes très actif dans l’événementiel. Le désormais homme d’affaires, Molaré a t-il ainsi renoncé à sa carrière musicale ?
Non pas du tout ! La carrière artistique ne peut pas être du passé, ce n’est pas fini. Car moi j’ai toujours fait de la musique, une passion. La carrière artistique, il n’ ya aucun souci. C’est le temps qu’il faut accorder à la musique qui est un peu plus compliqué. Parce que si tu fais des titres, il faut faire la promo, quand tu conçois sans pression, c’est toujours mieux.