Connue sous le pseudonyme de Miss Swan, l’esthéticienne Eva Koré, épouse M’battey veut révolutionner le secteur de la beauté. Mariée et mère de cinq enfants, elle nous parle sans faux fuyants de sa passion.
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Comment êtes-vous arrivée à l’esthétique ?
Tout est parti d’un rêve. C’est une vision qui m’a été révélée lorsque j’étais dans un quartier précaire de Yopougon. Les enfants du quartier vivaient une situation difficile. Les jeunes filles se livraient aux hommes malgré leur beauté. Histoire de trouver de quoi à manger. J’ai demandé au Seigneur s’il m’aide à m’en sortir, je vais donner un coup de main à mes sœurs du quartier afin qu’elle se prenne en charge. Mon premier rêve était donc de créer une entreprise pour aider mes sœurs du quartier. Dieu aidant, il m’a donné ce don que je développe aujourd’hui. J’ai suivi une formation en Transit-Douanes avant de me lancer dans l’esthétique. J’ai commencé mon activité au marché de Yopougon-Sicogi en 2003. A cette époque, on m’appelait Eva gommage. C’est par la suite que je me suis donnée le pseudonyme Miss Swan, extrait d’une émission télévisée étrangère de chirurgie esthétique.
»J’ai décidé de revenir à mes premières amours »
Des soins de malades, vous optez plutôt pour l’esthétique. Pourquoi ce choix ?
Au départ, quand j’ai reçu le don, je voulais soigner les malades. C’est en le faisant que je me suis rendu compte que j’avais des plantes qui pouvaient traiter des questions d’esthétique. J’ai jaugé les deux secteurs. Celui du traitement des malades et celui de l’esthétique. J’ai opté pour l’esthétique parce que je trouvais qu’il y avait trop de tristesse du côté des malades. Dans l’esthétique, il y a beaucoup plus de joie. Quelquefois, j’intervenais sur des cas particuliers de certaines autorités qui me sollicitaient pour leurs traitements. Après 15 ans dans l’esthétique, j’ai décidé de revenir à mes premières amours, celle de la santé.
Que soignez-vous concrètement ?
Je traite tout genre de maladies. Je soigne près de 500 maladies. Les malades me contactent et je leur donne des médicaments pour leur traitement à domicile. Je ne fais pas d’hospitalisation.
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Peut-on s’attendre à des effets secondaires ?
Mes produits n’ont pas d’effets secondaires. Notre seul problème, c’est que nous sommes dans un pays tropical. Avec nos habitudes alimentaires et la chaleur, notre peau est beaucoup plus résistante. Les produits agissent lentement sur le corps. Mais c’est le contraire chez les plus jeunes. Quelqu’un qui n’a jamais utilisé de produits éclaircissants a une peau beaucoup plus neuve.
L’usage de vos produits n’est-il pas une façon d’encourager les jeunes filles à se dépigmenter ?
Je n’encourage pas les jeunes filles à se dépigmenter. Au contraire, nous leur donnons des conseils. Par exemple, j’ai expliqué à une cliente que les choses se font par étape. Je leur propose ce qui est bon pour leur peau. Tant que vous pouvez améliorer vos parties corporelles, nous sommes à votre disposition. La chirurgie esthétique permet d’améliorer ces parties corporelles. Aujourd’hui, un nez ou un bras cassé se répare. Le plus important, c’est votre cœur et votre esprit. Nous utilisons le beurre de karité, de cacao et d’autres plantes qui agissent sur la peau. Nos produits ne sont pas en contact avec le sang. Donc, il n’y a pas de problème. Le jour où vous ne voulez plus garder votre forme, nous avons des solutions avec des crèmes amincissantes.
»Si ce n’est pas dieu, je ne serais pas à ce stade de ma vie »
Quelle est la place de Dieu dans votre profession ?
Dieu est dans ma vie. Je commence toujours la journée par des prières. Quelle que soit la religion de mon personnel, nous prions d’abord avant de commencer nos activités. Si ce n’était pas Dieu, je ne serais pas à ce stade de ma vie. J’ai signé un pacte de partage avec Dieu. Celui de trouver du travail pour mes sœurs qui se donnaient autrefois à la prostitution.
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Entre deux avions, vous êtes sollicitée un peu partout. A quoi répondent tous ces voyages ?
C’est Dieu qui me fait courir un peu partout. Je vais souvent en Europe pour des cas de maladies compliquées. Je suis sollicitée par des européens, américains, arabes qui apprécient mes soins. Il arrive qu’ils demandent à me voir physiquement pour des prières.
Vous parlez de soins médicaux et prières quand on sait que tous ces termes viennent de l’occident. Qu’avez-vous de particulier ?
Il y a des choses que la médecine moderne ne peut pas débloquer. Par exemple, les cas spirituels. La religion est désormais basée en Afrique. La révolution de l’évangile partira de l’Afrique.
»LA MORT, je m’y prépare tous les jours… »
Ne craignez-vous pas d’être enlevée par des quidams ?
Je n’ai pas d’appréhension par rapport à la mort. Je m’y prépare tous les jours. La mort fait partie de la vie. Quand Dieu le décide, c’est fini. Avec Dieu, c’est le repos. Ce sera un repos pour moi si cela était le cas. Nous sommes tous en mission sur terre. J’ai dit à mes enfants de ne pas conserver mon corps longtemps à la morgue. Je serai pressée de partir. Il y a trop de problèmes et de stress sur terre. Je ne suis pas attachée aux choses de la vie. Rien n’est plus important que Dieu.
Faites-vous face aux avances des personnalités qui vous fréquentent ?
Je fais l’objet de drague de la part des hommes comme toutes les femmes. Quand vous êtes femme et que vous n’êtes pas draguée, il faut vous inquiéter.
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Quel est votre genre d’hommes ?
J’aime les hommes qui aiment la parole de Dieu et qui ont sa crainte. Je n’ai pas de critères particuliers. Je demande à toutes et à tous de vivre en prières. Avec la prière, on obtient tout. Nous devons aussi prier pour notre pays qui a besoin de bouger. L’esthétique est une passion. Il faut aimer le métier.
Interview réalisée par Aimé Dinguy’s N.