Le SEDH, Aimée ZEBEYOUX, se prononce sur la situation des Droits de l’homme en Côte d’Ivoire suite à la récente déclaration d’Amnesty International.
COMMUNIQUE DU GOUVERNEMENT
L’ONG internationale de défense des Droits de l’Homme, Amnesty International, a publié le 16 novembre 2020, un communiqué de presse consacré à la situation en Côte d’Ivoire.
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Le Gouvernement, tout en réaffirmant son profond attachement au respect des droits de l’homme, y compris les libertés d’expression, d’association et de manifestation pacifique, dénonce la singulière partialité dont est empreint le communiqué d’Amnesty International, qui fait fi des efforts du Gouvernement pour trouver, dans le plein respect de l’Etat de droit et des droits de l’homme, des solutions appropriées à la situation sociopolitique qui prévaut en Côte d’Ivoire.
Le Gouvernement constate que ledit communiqué se fonde sur des allégations non circonstanciées et des faits qui, du reste, n’ont été relevés par aucune des missions d’observation présentes dans le pays, pour tirer des conclusions affranchies de toute objectivité, sans respect aucun, dans son approche, du principe du contradictoire.
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Le Gouvernement déplore en effet le caractère ouvertement orienté du communiqué. Le traitement impartial de la situation imposait l’audition des militants ou sympathisants du parti au pouvoir. Ce que s’est gardé de faire Amnesty International.
Le Gouvernement regrette, par ailleurs, les contrevérités flagrantes contenues dans ce communiqué, et tient à indiquer que, contrairement à ce qui y est affirmé, aucune des personnes en cause n’a été l’objet d’une arrestation arbitraire.
En l’espèce, les personnes concernées ont été arrêtées et sont poursuivies pour des faits constituant des infractions prévues et punies par la loi pénale, de sorte que les privations de liberté critiquées reposent sur une base légale irréfutable.
C’est le lieu pour le Gouvernement de rappeler que la détérioration de la situation sociopolitique est la conséquence directe de l’appel à la désobéissance civile et au boycott actif lancé par des responsables de partis et groupements politiques, dont les militants se sont livrés à des actes d’une extrême gravité, caractérisant, tout à la fois, de graves violations des droits de l’homme et des infractions à la loi pénale, parmi les plus graves.
S’agissant plus particulièrement de Monsieur AFFI N’guessan, il ne faut pas perdre de vue qu’il s’est affirmé, en toute illégalité, comme le porte-parole d’un organe de transition dénommé Conseil National de Transition (CNT), destiné à se substituer aux institutions républicaines légalement constituées.
Le Gouvernement indique qu’il n’existe pas « d’offensive contre les droits humains » en Côte d’Ivoire, puisque dans aucun Etat de droit, la prétention à l’exercice des droits de l’homme ne constitue une licence à la perpétration d’infractions à la loi pénale.
Le Gouvernement tient à préciser que les procédures judiciaires engagées sont précisément en lien avec l’extrême gravité des infractions commises, mais aussi motivées par le souci d’éviter l’impunité tant décriée par Amnesty International.
Le Gouvernement condamne les violences entretenues par des officines politiques et réitère son engagement à lutter contre l’impunité par la recherche et la traduction devant les tribunaux compétents, de toutes les personnes impliquées dans les nombreuses infractions commises. A cet effet, il convient de relever que les enquêtes sont en cours pour situer toutes les responsabilités.
Le Gouvernement réaffirme enfin son profond attachement aux principes et valeurs démocratiques reconnus, ainsi que son engagement à garantir le plein exercice des droits et libertés consacrés, dont les libertés de réunion et de manifestation pacifiques, qui restent, toutefois, soumises à quelques restrictions, conformément aux textes en vigueur.
Fait à Abidjan, le mercredi 18 novembre 2020
Pour le Gouvernement,
La Secrétaire d’Etat chargée des Droits de l’Homme
Aimée ZEBEYOUX