Le journaliste ivoirien Fernand Dédeh se penche sur le retour de Laurent Gbagbo annoncé par le FPI le mercredi 24 février 2021.
Les partisans de l’ancien président de la République, Laurent Gbagbo a annoncé son retour à Abidjan, à la mi-mars 2021. Un comité d’organisation pour préparer le retour du fondateur du Front populaire ivoirien, le FPI, a été mis en place, ce mercredi 24 février 2021.
L’incompréhension cède la place à l’impatience et à la colère dans le camp de l’ancien président de la République de Côte d’Ivoire. « Les difficultés faites au retour de Laurent Gbagbo sont anti réconciliation. Je trouve cette attitude du gouvernement inacceptable. », s’énerve un proche. Il ajoute, « L’homme qu’ils ne veulent pas voir les a pourtant fait sortir du pétrin.
C est déplorable. S’il n’y avait pas eu son interview du 29 octobre 2020, je ne sais pas ce que serait advenu ce pays. Seuls les gens avec un niveau de culture politique peuvent comprendre ça ».Les contacts entre les dirigeants du parti de Laurent Gbagbo et le gouvernement avaient commencé. Le premier ministre Hamed Bakayoko a reçu sous les flashes, Assoa Adou et Danon Djedjé.
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Les préparatifs étaient bien enclenchés. Puis, plus rien, selon les termes d’un communiqué rendu public par le Front populaire ivoirien. Les choses ne sont pas si simples pourtant. Et Laurent Gbagbo lui-même l’a bien dit, dans son interview le 29 octobre 2020. « Je peux rentrer dans mon pays si je veux. Mais je ne veux pas de troubles. », appelant à l’occasion les hommes politiques ivoiriens au dialogue pour la réconciliation.
Il ne viendrait donc pas à l’idée du père de la célèbre phrase « allons doucement, nous sommes pressés », de forcer les portes. Il a reçu ses passeports. Son désir ardent, après son acquittement par la CPI est de retourner dans son pays. Beaucoup d’observateurs pensent que la mise en place du comité d’organisation de son retour est une pression supplémentaire sur le gouvernement pour accélérer les discussions.
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Certains pensent aussi que c’est une communication qui vise à mobiliser les militants et sympathisants de son parti pour les élections législatives du 6 mars 2021. Une autre inconnue reste la CPI. Une décision sur le fond suite à l’appel du Procureur est attendue le 31 mars 2021. Selon le juriste Eric-Aimé Semien, «
Dans les deux hypothèses, soit de confirmation de l’acquittement de M. Gbagbo et Blé Goudé, soit d’infirmation de l’acquittement et donc de condamnation totale ou partielle de M. Gbagbo et Blé Goudé, quelles seraient les implications juridico- politiques dans une Cote d’Ivoire en plein processus d’élections législatives ? ». Beaucoup de questions. Disons des équations. Les réponses et solutions ne sont pas simples.