La Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) de Côte d’Ivoire a démantelé un réseau de jeunes « brouteurs ».
YK est une Femme de type européen qui vit avec son fils de 16 ans. L’adolescent MT et sa mère ont une bonne relation et sont très complices. Comme la plupart des jeunes de sa génération, MT est accro aux réseaux sociaux. Il est connecté en permanence et cela a pour impact de l’éloigner de ses rapports en dehors du monde virtuel.
Notamment celle avec sa mère, car MT a toujours les yeux rivés sur l’ordinateur et le téléphone. Plus tard, sa mère a remarqué un changement d’humeur chez son fils. Une nervosité de plus en plus accentuée et un air absent. Visiblement quelque chose préoccupait le jeune garçon et cela ne semblait pas s’arranger avec le temps. De plus, il avait régulièrement besoin d’argent pour diverses raisons.
Celui que lui donnait sa mère n’était plus suffisant et cela accentuait sa nervosité. Sous insistance de sa mère MT finit par avouer la raison de son changement d’humeur. Depuis plusieurs jours il subissait la pression d’un contact rencontré sur un réseau social. Le profil « Emilie mercier » lui a fait une demande d’ami et les choses sont allées très vite. Au cours de leurs échanges le contact met MT en confiance et réussi à obtenir de lui des vidéos de sa nudité.
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Depuis, il menace de les diffuser partout s’il ne reçoit pas une importante somme d’argent. Sans plus attendre sa mère se rend au Bureau Fédéral de son pays pour exposer la situation. Le bureau transmet une demande de Coopération Policière Internationale à la Plateforme de Lutte Contre la Cybercriminalité (PLCC) pour enquête.
En plus des éléments fournis par le bureau fédéral, des enquêtes techniques ont été effectuées par la PLCC avec le concours du Laboratoire Criminalistique Numérique (LCN). Il en est ressorti que les informations utilisées pour la création du compte et du mail impliqués renvoyaient à EGN alias choco Pcs.
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Aussitôt, il est interpellé à Abobo Avocatier dans les encablures du marché où il réside et est conduit dans les locaux de la PLCC. Il est ensuite soumis à une audition au cours de laquelle il reconnait être le propriétaire des coordonnées liées au compte « Emilie Mercier ». Cependant, il affirme n’avoir ni contacté, ni soutiré de l’argent à MT. Il dit pratiquer la cybercriminalité depuis 2018 et se sert du compte « FLORA DUCHARME » avec lequel il a perçu la somme de 1 000 000F de Francs CFA d’une trentaine de victimes.
Selon ses dires c’est son ami SD qui est l’utilisateur du compte Emilie Mercier qu’il a ouvert avec ses coordonnées. SD a à son tour été interpellé lors d’une perquisition dans un cybercafé toujours dans la commune d’Abobo. Il était en compagnie de quatre autres jeunes hommes avec qui il opérait. Ils étaient tous connectés avec des profils de personnes de type européen.
SD pendant son audition, a déclaré qu’il a ouvert l’adresse mail et le compte Emilie mercier avec les coordonnées de son ami EGN. Il continue pour dire qu’il envoie des demandes à différents profils et lorsque ces derniers acceptent, il installe rapidement un climat de confiance avant de leur proposer de faire l’amour à distance via la webcam.
Il précise qu’il utilise des vidéos préenregistrées d’une femme blanche afin d’inciter ses victimes à exposer leur nudité. Il soutient qu’une fois que ceux-ci s’exécutent, il utilise une application pour enregistrer leur nudité à leur insu. Il reconnait avoir reçu la somme de 700 000 soit environ 1068 Euros. A sa suite, KKJC, TV, IC et AS interpellés lors de la perquisition ont été auditionnés. Ils ont reconnu qu’ils s’adonnent tous à l’arnaque sur Internet et ont soutiré de l’argent avec la même technique suscitée.
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Au terme de l’enquête, SD, EGN, KKJ, TV, IS et AS ont été conduits devant le Parquet où ils pourraient être poursuivis pour utilisation frauduleuse d’élément d’identification de personne physique, atteinte à la dignité humaine et escroquerie par le biais d’un système d’information.