Copa Barry, l’ex-gardien des éléphants, est revenu ce 8 février 2021, sur la CAN 2015 et comment il aurait pu ne pas être présent.
J’aurais pu ne pas être présent à la CAN 2015. Le Coach Hervé Renard l’a lui-même confirmé dans une interview. Je me rappellerai toujours de ce soir de décembre 2014 où il m’a appelé pour me dire que par respect pour mon statut de cadre de l’équipe, il tenait à m’informer que Sylvain Gbohouo sera son N°1 à la CAN.
Il ajoute: « Si tu veux tu viens, si tu ne viens pas je comprendrai. Mais il faut une réponse maintenant. » Je lui ai demandé un moment de réflexion. Le choix le plus facile aurait été de ne pas partir, non pas parce que je ne voulais pas que Gbohouo soit titularisé mais tout simplement parce que dans ses mots, j’ai compris que je n’étais pas indispensable.
J’aurais pu laisser l’orgueil prendre le dessus. Mais au bout de quelques minutes, je l’ai rappelé pour lui signifier que je viens. Pour moi la patrie passait avant tout. Je savais qu’en partant à la CAN, je perdrais ma place de titulaire dans mon club comme ils me l’ont signifié et qu’en sélection ma place de titulaire était perdue d’avance. Le 08 février, jour de final, lorsque je suis sorti à l’échauffement, ma photo est apparue sur l’écran géant du stade. Un coup j’entends » Orrrr, Hoummm ».
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Les Soupirs des supporters m’ont donné froid dans le dos. Même si j’essayais de garder la tête haute, j’étais atteint au plus profond de moi au point d’écourter les 25min d’échauffement à 10min. Je me suis senti si impuissant que je me suis réfugié auprès du Tout-Puissant. Baisser les bras ou rester debout ? Quand on te donne mille et une raisons de douter de toi , démontrer mille et une fois qu’ils ont tort. Les 120 min de jeu se sont écoulées.
Place aux tirs au but. Tout le monde était passé et c’était à mon tour. La responsabilité était si lourde à porter. Et là j’entends scander « Copa Copa Copa »… Les Soupirs s’étaient transformés en encouragements. Par la grâce de Dieu, le ballon atteint sa cible et c’est la délivrance pour toute une nation. ON VENAIT DE GAGNER à 23.
Gervinho qui ne tenait plus la pression nous a fait une course telle une gazelle ; Max Gradel a célébré la victoire à genoux devant l’omnipotent. Cette CAN a révélé des talents et en a confirmé d’autres. Sylvain Gbohouo a été stratosphérique ; le calme olympien de Bailly a neutralisé les adversaires ; El Gladiator Serey Die a marqué les esprits ; le Guerrier Serges Aurier a été tenace ; Chico l’expérience, a fait la différence ; le Bulldozer Bony Wilfried a pesé sur la défense ; je ne saurais citer tout le monde, car chacun a contribué à ce trophée.
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Après 23 ans d’attente, le Capi Yaya Touré venait de brandir le Trophée et décrochant la deuxième étoile. Quel moment ! Quelle émotion ! Encore plus lorsque j’ai lu dans les yeux de Nênê Hadja, toute la fierté d’une mère. Au peuple de Côte d’Ivoire merci pour la force que vous nous avez transmise.
À la nouvelle génération, je souhaite tout le succès ! Sidy Diallo et Cheick Tiote, vous resterez à jamais des champions. Patrice Beaumelle, tu es une personne exceptionnelle. Tu as tout mon respect.