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    Affi N’Guessan détenu dans un lieu tenu secret selon son avocat

    Affi N’Guessan a été arrêté. Selon l’un de ses avocats, la déduction qu’ils se font, ce dernier est détenu dans un lieu tenu secret.

    Le porte-parole de l’opposition ivoirienne Pascal Affi N’Guessan, a été arrêté dans la nuit du vendredi 6 novembre au samedi 7 novembre 2020 à Akoupé (100 km au nord d’Abidjan), nouveau signe du durcissement du régime contre l’opposition qui refuse de reconnaitre la victoire du sortant Alassane Ouattara à la présidentielle du 31 octobre.

    « Affi N’Guessan a été arrêté dans la nuit. Il se rendait à Bongouanou » son fief, a affirmé Eddie Ane, cadre du Front Populaire Ivoirien (FPI) dont M. Affi N’Guessan, 67 ans, ancien Premier ministre de Laurent Gbagbo, est le président.

    « M. Affi N’Guessan a été arrêté près de la frontière avec le Ghana. Il était en fuite », a confirmé une source gouvernementale, rappelant qu’il était recherché par les autorités pour son rôle dans la création du « Conseil national de Transition » (CNT).

    Akoupé se trouve sur la route entre Abidjan et Bongouanou, le fief de M. Affi N’Guessan, qui n’est pas très loin du Ghana.

    « Nous avons appris la nouvelle de son arrestation. Nous avons fait le tour des commissariats et postes de police, il n’y est pas. Il est détenu dans un lieu tenu secret. C’est la déduction que nous faisons », a affirmé Me Félix Boble, un de ses avocats.

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    Le procureur d’Abidjan Richard Adou a annoncé jeudi que M. Affi N’Guessan ainsi que l’ancien ministre Abdallah Mabri Toikeusse étaient « en fuite et activement recherchés ».

    MM. Affi N’Guessan et Toikeusse, ainsi que Maurice Kakou Guikahué, numéro deux du Parti démocratique de Cote d’Ivoire (PDCI, principal parti d’opposition), qui a déjà été arrêté, font l’objet d’enquêtes pour « complot contre l’autorité de l’Etat », « mouvement insurrectionnel », « assassinat » et « actes de terrorisme », selon le procureur.

    L’opposition qui avait boycotté la présidentielle du 31 octobre dont elle ne reconnait pas le résultat, avait lancé une campagne de désobéissance civile avant le scrutin et annoncé la formation d’un pouvoir parallèle avec le CNT.

    Le président Alassane Ouattara, que l’opposition ne reconnait plus comme président, a été réélu pour un troisième mandat controversé sur le score écrasant de 94,27%.

    Chefs traditionnels –
    Une quarantaine de personnes ont été tuées dans les violences liées à l’élection depuis le mois d’août.

    Plusieurs leaders de l’opposition étaient bloqués à leur domicile par les forces de l’ordre depuis mardi. M. Affi N’Guessan, dont la maison a été fouillée en vain jeudi, faisait partie des leaders bloqués.

    Parmi les autres chefs de l’opposition bloqués: l’ancien président Henri Konan Bédié, président du PDCI, et qui avait été proclamé président du CNT par M. Affi N’Guessan.

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    M. Konan Bédié « n’est pas en état d’arrestation », ni assigné à résidence, a indiqué le procureur, précisant que les forces de l’ordre ont bloqué son domicile pour « mettre fin au trouble à l’ordre public ».

    « Bédié est ménagé parce qu’il est une icône pour les Baoulé », un des principaux peuples de Côte d’Ivoire, a expliqué à l’AFP une source proche du pouvoir.

    Samedi, sa résidence était encadrée par un important dispositif policier alors qu’il avait annoncé vouloir recevoir une délégation de 300 chefs traditionnels de son ethnie Baoulé pour une rencontre qui se voulait symbolique. L’ensemble de la zone était étroitement contrôlée par les forces de l’ordre et la presse était tenue loin du domicile.

    Dix ans après la crise de 2010-2011 qui a fait 3.000 morts après le refus de Laurent Gbagbo de reconnaitre sa défaite électorale face à Alassane Ouattara, certains observateurs craignent que le pays entre à nouveau dans un cycle de tension et de violences.

    Elu en 2010, réélu en 2015, Alassane Ouattara, 78 ans, avait annoncé en mars qu’il renonçait à une nouvelle candidature, avant de changer d’avis en août, à la suite du décès de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.

    La loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats présidentiels a été remis à zéro. Ce que l’opposition conteste.

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