Le top 10 des candidats qui ont marqué la campagne
Ce samedi 13 octobre, les ivoiriens se rendent aux urnes pour élire ceux qui auront à charge la destinée de leurs différentes communes. Ces élections municipales 2018 en Côte d’Ivoire ont eu un air tout a fait particulier. Du fait des réseaux sociaux qui font qu’une grande communauté suit des quatre coins du monde les différentes campagnes. Et surtout du fait que ces challenges mettent aux prises des personnalités de premier rang de la sphère politique ivoirienne. Plusieurs ministres sont en lice notamment. Notre tour d’horizon n’est pas le reflet de ce qui a pu se passer dans les différentes localités. Mais il prend largement en compte l’indexation sur les réseaux sociaux, les slogans de campagnes et bien de faits marquants.Voici notre 10 des candidats qui auront marqué cette campagne.
1-Hamed Bakayoko (Ministre, candidat dans la commune d’Abobo)
»Hambak, l’enfant d’Abobo, l’abobolais »…Bien de marqueurs pour s’identifier à la commune d’Abobo. Hamed Bakayoko a fait son one man show. Avec de grands moyens et surtout l’appui du gouvernement Gon dont il a eu l’appui avec certains ministres du fort de son appartenance au RDR, le parti qui l’a investi. Hamed Bakayoko, ça été une campagne marquée par un lancement de haut vol avec de nombreux artistes, une foule énorme à perte de vues, des peoples en soutien. Et ces belles actions de proximité à saluer ( un footing avec ses futurs administrés, un match de foot et une opération de salubrité). Hambak, ça été aussi cette procession sur les plus grandes artères de la commune d’Abobo pour clore sa campagne. Le ministre a été à la hauteur pour cette campagne dans la commune d’Abobo qui a une population estimée à 1 million 100 mille habitants, et un taux électoral national de l’ordre de 3%. Un vivier qui compte sur l’échiquier national pour les batailles à venir au cas où Hambak aurait un agenda secret national. Cette élection municipale n’est-elle pas pour lui un test grandeur nature ?
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2-Fabrice Sawegnon ( Publicitaire, candidat RDR au Plateau)
Avec le cœur…oui, mais aussi et surtout avec de l’ambition , de la manière et des stratégies . C’est connu, Fabrice Sawegnon, publicitaire, faiseur de Présidents est dans l’arène, histoire de marcher dans les pas de son modèle, le grand publicitaire, Mickael Bloomberg, ancien maire de New York. Son destin, il est tout tracé. Il marche à son accomplissement. Même s’il ne voulait pas de menu fretin ( selon ses propos) , il ne sera pas face à l’ogre Akossi Bendjo. En tant que publicitaire, homme de communication, il a fait tout simplement étalage de son savoir-faire. Rien de nouveau. Choix de slogan sobre, code couleur frappant, images en arrière plan d’une commune du Plateau qu’il dirige déjà, exit ce positionnement avancé avec une profondeur de champ. C’est son travail, la comm’. Cela suffira à le porter au soir du 13 octobre à la tête de la commune du Plateau ? En tout cas, il a de réelles chances face à un candidat qui n’aura pas fait assez de »bruit ».
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3-Koné Teyfour ( Candidat Indépendant , »on tchoun pas Abobo » )
Pas besoin d’un bonimenteur pour comprendre l’enjeu qui se joue à Abobo. Second couteau par excellence du Président de l’Assemblée Nationale de Côte d’Ivoire, Soro Kigbafori Guillaume ; Koné Teyfour est présenté comme l’enfant d’Abobo. Le natif, le fils de la ménagère qui a vu son enfant grandir dans cette grande citadelle dont il prédestine aux destinées pour ce qui est des lois en tant que député. Ce qui aura marqué la candidature de Koné Teyfour, c’est surtout ce slogan très original : »on tchoun pas Abobo », traduit, »on ne vend pas à Abobo », en réponse aux nombreux chantiers à coup de milliards annoncés par son adversaire Hamed Bakayoko. Avec ses »bras môgôs », le fils d’Abobo n’est pas prêt à céder ses terres. Avec un soutien de poids, le PAN Soro Guillaume et bien de soroïstes qui eux, ont là aussi l’occasion de juger leur poids sur le plan national à partir de ces élections municipales dans la commune d’Abobo .
4- Kalou Bonaventure ( Ex footballeur- Candidat indépendant à Vavoua)
Même menacé, il n’a pas tremblé. Il a eu l’habitude de grandes joutes sur des stades de renoms. Jamais, ses pieds n’ont tremblé dans le dernier périmètre. Combien de buts a-t-il planter dans sa carrière de footballeur. Koné Zakaria a beau l’intimider, Kalou Bonaventure, sûr de son fait a mené une belle campagne marquée par des meetings dans sa langue locale, »le gouro », une immersion dans les villages les plus reculés sous un soleil de plomb. Pour vavoua, la terre de ses ancêtres, pour aussi et surtout répondre à cette volonté de son père qui était décidé à développer cette ville, Kalou a laissé derrière lui tout le confort d’un ex footballeur de son rang. Un sacrifice énorme pour le peuple gouro et allogènes Dioulas, Sénoufos…qui sauront traduire leurs reconnaissances dans les urnes. Une chose est sûre, la candidature de Bonaventure Kalou replace sur la carte de la Côte d’Ivoire la ville de Vavoua en bien, loin des bruits de canon de la rébellion. Candidat de la diversité, il est parti pour gagner haut les mains cette élection à Vavoua.
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5-Jacques Ehouo ( Candidat PDCI au Plateau, »sans bruit »)
Une campagne »sans bruit », ça , il faut le faire. Edward T Hall, anthropologue américain démontre dans son ouvrage, »le langage silencieux », que même, le silence, c’est communiquer. La preuve, »le silence » de Jacques Ehouo a eu de forts échos chez ses partisans et adversaires. De la part de ses concurrents, il a même eu droit à quelques répliques. Il faut reconnaître à Jacques Ehouo, fière allure face à un candidat comme Fabrice Sawegnon disposant de tous les moyens financiers, stratégiques et logistiques; là où lui est en »sursis » du fait d’un audit. »Sans bruit » a marqué les esprits. Le choix final revient aux habitants de la commune du plateau.
6-Alain Lobognon ( Candidat à Fresco )
Bras séculier de Soro Kigbafori Guillaume, ancien ministre de la république, Alain Lobognon semble mener sa barque loin des instances étatiques. Sa démarche a tout l’air d’une rupture de banc avec ses anciens partenaires. Qui, par ailleurs lui auront refusé le parrainage du RDR pour ces élections municipales. Il revendique son bilan de fort belle manière d’ailleurs. Avec les chiffre et les réalisations : »Mon bilan en 5 ans de mandat à la tête de la Mairie de Fresco. En 5 ans, j’ai reçu 290 millions de FCFA investis dans l’éducation (6 écoles primaires construites) l’hydraulique (5 forages financés dont 3 livrés), l’électricité (1 localité de 5000 habitants sortie du noir après 55 ans d’indépendance, 2 quartiers de la ville électrifiés) et une ferme piscicole pour la production de poissons en lagune en cours d’installation après la fabrication et la livraison du matériel. J’avoue que c’est peu pour 5 ans de mandat. Le jour où les compétences et les ressources seront transférées aux collectivités locales, Fresco sera plus qu’un petit paradis. PS : Sur ce budget de 290 millions de FCFA, 20 millions sont prévus cette année pour financer la première tranche de la construction du stade municipal de Fresco d’un montant de 100 millions de FCFA. Terrain de jeu aux normes FIFA avec vestiaires et une tribune évolutive de 350 places pour la phase 1… ». Une lecture claire , avec beaucoup de recul dans la gestion des collectivités avec des lois jamais appliquées. Où tout est aux mains de la toute puissance d’un président de la République. Alain Lobognon propose et dénonce pour le bien être des populations de Fresco. En interne comme à l’extérieur, il mène le combat avec, et contre tous. Il a pour lui, sa liberté d’expression et une démarche particulière de l’ivoirien lambda qui suit sa marche, non éberlué par les classiques de l’homme d’Etat qu’il fut. Ses adversaires qui pensent lui ravir sa place à Fresco sont prévenus. Il n’est prêt à concéder quoi que ce soit. Seul commandant à bord, la zone littorale peut bien compter sur lui.
7-Koné Colette ( Candidate à Cocody)
Une femme pour diriger Cocody. Yasmina Ouégnin tient bien le pavé en tant que député, pourquoi pas elle. Une campagne dans les écoles, les artères de la commune la plus huppée d’Abidjan. Koné Colette avec son slogan »tous pour Cocody » a mouillé le maillot de manière distinguée dans cette cohue d’hommes. Administrateur du Travail et des Lois sociales, Koné Colette est secrétaire exécutif en charge des élus locaux, des conseillers économiques, sociaux, environnementaux et culturels au PDCI RDA. Adjoint au Maire de Cocody, elle siège au conseil municipal de Cocody depuis l’ère de Mel Theodore. Avec cette longue expérience de la gestion des collectivités locales, les populations de Cocody vont-elles lui apporter leurs suffrages lors du scrutin du 13 octobre ? On attend de voir.
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8-Souleymane Kamagaté (Candidat indépendant à Cocody)
»L’homme Saga », cette réclame est connue des teenagers et peoples ivoiriens. Même là s’il ne s’agit pas des Dj Léo, Dj Mix et autres chanteurs coupé décalé, Souleymane Kamagaté s’est essayé au jeu. La politique, qui s’y frotte , s’y pique. Le jeune homme l’aura appris à ses dépens. On peut lui reconnaître tout de même le mérite d’avoir essayé et là dessus il aura marqué un bon point. Il s’est positionné comme l’un des symboles de cette jeunesse qui rêve, qui ose, et qui veut voir bouger les lignes, quitte à en payer le prix avec des invectives sur les réseaux sociaux, qui restent à fortiori leur espace de prédilection.
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9-DR Emmou Sylvestre ( Candidat PDCI à Port Bouët)
Il ya bien longtemps qu’il est dans la bataille. Face à Hortense Aka Anghui, il a mené le combat sans succès. Le décès de celle qui aura dirigé la commune de Port Bouët pendant de longues années laisse l’opportunité à »l’enfant de Port Bouët » de faire ses preuves. Sous la bannière du PDCI , il est bien parti. Espérant que cette fois-ci, les populations de cette commune qui lui est chère lui donnent enfin le quitus afin de les diriger.
10- Ndohi Yapi Raymond ( Candidat PDCI à Koumassi )
Lui et Koumassi, c’est un long bail. Maintes fois décrié, mais toujours présent. Ndohi Yapi Raymond et son collège municipal comptent rester aux affaires un peu longtemps encore à Koumassi. Avec une campagne émaillée par des casses et autres cas de vol, les populations ne sont pas rentrées dans une certaine escalade de violence. Tout n’a pas été rose, mais le mérite est d’avoir cherché à séduire cette même femme ( la commune de Koumassi ) qui lui fait tant de reproches, mais ne veut rompre le bail conjugal. A vérifier le 13 octobre.