Décès de Babani Fountanké Sissoko: le Malien qui aurait escroqué près de 165 milliards CFA à une banque arabe est mort ce 28 mars 2021.
Un jour d’août 1995, Babani Fountanké Sissoko entre dans le siège de la Banque islamique de Dubaï et demande un prêt destiné à l’achat d’une voiture. Le directeur de la banque accepte. Sissoko l’invite à dîner chez lui. Et c’est le début de l’un des cas d’abus de confiance les plus étonnants de tous les temps, selon Brigitte Scheffer, grand reporter de la BBC, auteure d’une enquête consacrée à l’homme d’affaires malien.
Au cours du dîner, Sissoko confie au banquier Mohammed Ayoub qu’il a des pouvoirs magiques lui permettant de faire passer n’importe quelle somme d’argent du simple au double. Le banquier revient le voir avec un montant que le mystérieux homme d’affaires venu d’un lointain village du Mali fait simplement doubler, à son grand étonnement.
LIRE AUSSI : Affaire Barthélemy Inabo : Vetcho Lolas réagit, “Vitale chante pas ho, elle chante, elle mousse”
Entre 1995 et 1998, Ayoub a effectué 183 transferts dans les comptes bancaires que détient Sissoko dans plusieurs pays, selon la journaliste de BBC World, qui a enquêté sur ce fait divers d’un genre particulier.
Du côté de la Banque islamique de Dubaï, ses collaborateurs constatent qu’Ayoub, floué, devenait de plus en plus nerveux. Sissoko avait cessé de répondre à ses appels au téléphone. Finalement, le banquier confie à un collègue combien il avait remis à Sissoko, lui tendant le montant écrit sur un bout de papier, par honte de le dire de sa bouche : 890 millions de dirhams, l’équivalent de 242 millions de dollars.
LIRE AUSSI : Patrick Achi déjà face aux revendications nouvelles des fonctionnaires
Rentré au Mali après une longue pérégrination, Sissoko se fait élire député pendant 12 ans, entre 2002 et 2014, ce qui le mettait à l’abri d’éventuelles poursuites judiciaires. Depuis quatre ans, il n’est plus député. Mais le Mali n’a pas signé de traité d’extradition avec un autre pays. Il n’est pas donc pas inquiété.