Le procès sur le massacre de Duékoué ne va-t-il créer un malaise dans le rang des ex-Comzones après les révélations de Amade Ouérémi ?
Que l’on ne s’y méprenne pas. Le procès d’Amade Ouérémi, après son arrestation, en 2014 n’est pas fortuit. Surtout depuis la présence en Côte d’Ivoire des émissaires de la CPI. Et les accusations d’Ouremi contre des chefs de guerre tels que Fofana Losseni dit Loss, Koné Konda et autres ne sont pas fortuites. Elles sont faites pour créer un malaise dans le rang des ex-Comzones.
Elles sont faites pour les mettre dans une situation de fragilité. Pour quels objectifs ? Je trouve que le pouvoir est en train de trop tirer sur la corde. Je pense qu’il ne serait pas bien, par ces temps qui courent, de mettre notre armée dans une situation inconfortable et d’incertitude. Ne donnons pas l’impression qu’on veut régler des comptes à des Comzones après l’avoir fait avec celui qui fut leur chef au sein des Forces Nouvelles.
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De grâce, qu’on évite de mettre les Ivoiriens dans une situation d’incertitude et de peur permanente. Qu’on rassure les Ivoiriens. Le gourou du Restaurant a eu aux forceps son troisième mandat illégal. Il a réussi à soumettre les Ivoiriens à son dictak. Je lui demande de consacrer les quelques années de son mandat à recoller les morceaux de la Côte d’Ivoire qu’il a brisés.
Qu’il sache qu’on n’est pas toujours le plus fort. Tôt ou tard, la force que nous avons nous lâchera et nous trouverons sur notre chemin plus fort que nous. L’Afrique a connu de puissants dictateurs qui ont fini par être chassés comme des malpropres. Et ils sont morts ruinés, loin de leur patrie. Le cas de Mobutu en est une parfaite illustration. Je recommande au gourou du Restaurant de ne pas provoquer les ex-comzone à travers ce procès d’Ouremi.
À moins que son procès ne soit le prétexte pour le gourou du Restaurant de respecter sa parole. Celle de ne plus amener d’Ivoiriens à la CPI et celle de soulager les parents de ses victimes. Mais la coïncidence de ce procès et la présence des émissaires de la CPI sont troublantes. C’est vrai que le gourou du Restaurant souhaite la prison à vie pour Guillaume Soro.
Mais je peux le rassurer que Guillaume Soro n’a pas une pensée équivalente à son égard. Il n’a jamais eu l’intention d’attenter à sa vie ou de lui faire un coup d’État comme le lui a fait croire certains de ses lieutenants comme feu son fils chéri. S’il avait voulu lui faire un coup d’État, il l’aurait fait lors de la mutinerie de 2017. Mais tout le monde sait que c’est Guillaume Soro qui l’a rassuré pour qu’il ait le courage de quitter le Ghana, où il était en visite de travail, pour rentrer au pays.
Mieux, c’est Guillaume Soro qui est allé le chercher à l’aéroport pour l’accompagner chez lui à domicile. Et, ironie du sort, c’est cette période de l’histoire de notre pays qui a été utilisé contre Guillaume Soro pour l’accuser de tentative de coup d’État. Dieu seul est notre témoin. Guillaume Soro a plutôt pitié de lui, car si à son âge il doit se battre avec quelqu’un qui est moins âgé que son fils, il y a de quoi désespérer de lui.
Surtout que les lieutenants qu’il avait mis en mission pour combattre à sa place Guillaume Soro ont été rappelés à Dieu. C’est un message que lui lance le bon Dieu. Face à Guillaume Soro, ils ont perdu le combat, la mort étant passée par là. Mais comme le Pharaon du temps de Moïse, il est sourd et aveugle. Il se prend aujourd’hui pour Dieu incarné. Comme l’a fait Pharaon du temps de Moïse. Et nous savons tous comment ce Pharaon a péri.
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Dieu a horreur qu’on se compare ou s’identifie à lui. Je prie tous les jours afin que le cœur du gourou du Restaurant ne soit pas aussi endurci que celui du Pharaon du temps de Moïse. Cela n’est pas bon pour nous les Ivoiriens. Que le gourou du Restaurant rassure les Ivoiriens que nous sommes. Nous sommes suffisamment stressés.