Lettre ouverte de Jean-Yves Esso, membre du Bureau politique du PDCI à Yolande, épouse de feu Hamed Bakayoko, Premier ministre ivoirien.
Yolande ma grande soeur,
Permets-moi de t’adresser ces quelques lignes ce matin après la très éprouvante journée que nous avons tous vécu hier, et toi, plus que quiconque.
Permet le moi s’il te plaît, ma grande sœur du quartier, c’est mon exutoire…
Tu me connais depuis ma très tendre enfance. Tu sais que je ne pourrais jamais me contenter de t’appeller et te dire simplement yako.
Les paroles meurent…
Les écrits demeurent…
Ce sont des soins pour l’âme.
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Les écrits étant ma thérapie, je t’adresse ces quelques lignes pour t’exprimer ma compassion et ma profonde peine pour le deuil que nous traversons tous, chacun à son humble niveau.
Ton illustre époux appartenait à la nation ivoirienne toute entière.
Cette horrible nouvelle de sa disparition subite est tombée dans la vie des ivoiriens comme une immense pierre dans un étang calme et plat.
Le choc au contact de l’eau a d’abord provoqué de très grosses éclaboussures, un affolement indescriptible dans tous les buissons alentours, des battements d’ailes et débandades dans tous les sens de tous les volatiles à proximité.
Ensuite, dans les jours qui suivent, apparaitront lentement les grands cercles concentriques sur l’eau, de plus en plus larges. Silencieux…
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Enfin, après le deuil national décrété du 12 au 19 mars, le calme montrera le bout de son nez à nouveau. Ce ne sera pas du tout le même silence qu’auparavant.
Ce sera un silence, comment dire, assourdissant…
Un grand sentiment de vide gagnera le coeur de tous. Je serai là à ce moment là…A tes côtés.
« Parler de ses peines c’est déjà se consoler » disait Camus.
Yolande ma grande sœur yako…
Alain Tano yako, Patricia Tano N’dri yako, Lili Tano yako. Yako aux enfants. Tantie Anne et tonton Emmanuel yako, j’ai mal…
Ma trop grande pudeur, ma discrétion et mon éducation m’ont empêché de profiter pleinement de cette proximité qui m’était naturellement offerte.
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Aujourdhui je me cache même d’Alain, mon ami de toujours et de tous les jours car je ne sais que lui dire. Je ne veux pas faire comme si de rien n’était alors je reste chez moi…pour pleurer en silence.
Je pleure à chaudes larmes en écrivant la fin de ces lignes… Pourquoi? Je ne saurai te le dire. C’est ainsi. Le mystère du corps humain. La souffrance du corps a sa sueur, celle de l’âme a ses larmes. Yako yako yako…
Sincères condoléances.