Le verdict du procès Yodé et Siro est tombé: 12 mois de prison avec sursis et une amande de 5 millions requis, par un tribunal d’Abidjan, ce jeudi 3 décembre 2020.
Au terme de l’audition le procureur de la république qui soutien le ministère public (donc l’état) a demandé 12 mois d’emprisonnement et une amende de 5.000.000 de Fcfa. La justice reproche aux deux artistes, connus pour être très critiques vis-à-vis du pouvoir, d’avoir manqué de respect au procureur d’Abidjan durant un concert.
Yodé et Siro avaient été convoqués mercredi matin par la section de recherches de la gendarmerie nationale pour avoir critiqué le travail du procureur d’Abidjan Richard Adou, lors d’un concert le week-end à Yopougon, un quartier populaire de la capitale ivoirienne.
ils ont reçu des soutiens aussi bien de la part de leurs confrères artistes que des leaders de l’opposition tels que Charles Blé Goudé, Guillaume Soro et Henri Konan Bédié. « J’apporte tout mon soutien à ce groupe qui n’a fait que dire tout haut ce que les Ivoiriens disent bas. Force à vous, Yodé et Siro, artistes engagés. On ne se réconcilie pas en mettant les gens en prison. Le pays a besoin de tous ses enfants pour la vraie réconciliation», a écrit, Bédié, sur sa page facebook.
LIRE AUSSI: Yodé et Siro: “Il a été décidé de nous garder à vue pour une présentation au bureau du procureur”
Yodé (Dally Djédjé, à l’état civil) et Siro (Sylvain Decavailles Aba) sont connus pour êtres très critiques, à travers leurs chansons, envers le pouvoir politique, aussi bien le régime actuel du président Alassane Ouattara que le régime précédent de l’ex-chef de l’Etat Laurent Gbagbo.
Yodé et Siro, célèbres en Côte d’Ivoire depuis le début des années 2000, font du zouglou, un genre musical engagé très populaire né en 1990 dans les cités universitaires d’Abidjan. Cette musique aborde les problèmes de société, n’hésitant pas à critiquer les hommes politiques, la mauvaise gouvernance ou la corruption.
La présidentielle, à l’issue de laquelle le président Alassane Ouattara a été réélu pour un troisième mandat controversé, jugé inconstitutionnel par l’opposition, a entraîné des troubles qui ont fait au moins 85 morts et près de 500 blessés depuis août 2020.