Ce sont 6.5 millions d’électeurs qui sont attendus ce 22 novembre 2020 aux urnes au Burkina Faso pour la présidentielle.
A quelques jours des élections, les représentants des candidats ont multiplié les meetings à travers le pays, dans une période marquée par la Covid-19. Des affiches géantes du président Kaboré et du chef de file de l’opposition, Zephirin Diabré, de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), les deux principaux favoris, étaient visibles à Ouagadougou, principalement sur les grands axes de la capitale, proclamant : « En mouvement pour Roch 2020 », ou « Ensemble, sauvons le Faso avec Diabré ».
Contrairement au pays des hommes intègres, la campagne en Côte d’Ivoire fut sobre voir discrète. « Vu la situation socio-politique délicate que vit la Côte d’Ivoire, nous avons opté pour une campagne dans des endroits clos. Nous avons sollicité les locaux d’établissements scolaires, des mairies, le palais de la culture, la place In’chala. Nous avons surtout choisi de faire « le porte à porte » pour convaincre les électeurs », a déclaré vendredi 20 novembre, le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) de Consulat-Abidjan, Bado Michel.
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M. Bado relève cependant que cette campagne a enregistré tous les candidats sur terrain, que ce soit celui de la majorité présidentielle tout comme ceux de l’opposition. Tous ont tous battu campagne en Côte d’Ivoire. De Ouagadougou, un seul candidat a effectué le déplacement en Côte d’Ivoire. Il s’agit de Gilbert Noël Ouedraogo. Les autres candidats ont dépêché en ce pays, leurs émissaires, représentants ou membres de leurs bureaux politiques pour y battre campagne.
La présidentielle 2020 présente une panoplie de candidats. Parmi eux, se trouvent des hommes de lettre et d’économistes, des présidents d’institution et comme des anciens ministres. « Cette diversité de candidats traduit le dynamisme de la démocratie au Burkina », a déclaré le président de la CENI Ambassade, Tiendrebeogo Abdoulaye.
elon la constitution du pays, quand il y a plus de 500 qui vivent dans un pays et qui sont inscrits à l’Ambassade ou au Consulat, de facto, les burkinabè de ce pays bénéficient du droit de vote, a-t-il soutenu exprimant sa joie pour la tenue du scrutin en Côte d’Ivoire dans les trois Consulats sis à Abidjan, Soubré et Bouaké.
« Entant que membre de la société civile, je dirai que tous les candidats se valent. Les candidats se pèseront de leur poids auprès des électeurs. Tout va dépendre de ceux-ci. La vérité sortira des urnes, le dimanche », a ajouté M. Bado. Pour une première fois, les burkinabè de l’extérieur participent au choix du président du Faso, c’est un vote historique, c’est tout un honneur pour nous, a-t-il renchéri.
Le président de la CENI de Consulat-Abidjan a loué l’esprit autour de cette campagne, « un esprit républicain. La campagne s’est faite sans animosité, mais dans la fraternité dans la courtoisie ».
Il a salué la représentation diplomatique en Côte d’Ivoire qui, « depuis deux ou trois ans a pris le bâton de pèlerin pour faire le tour des localités en vue de sensibiliser nos compatriotes, surtout les acteurs politiques pour la tenue de ce scrutin dans la fraternité et le respect des lois du pays d’accueil ».
« Même si nous sommes à quelques heures de la clôture de la campagne, nous leur tirons le chapeau pour le travail abattu et qui porte déjà ses fruits. Nous espérons que cet esprit soit conservé jusqu’au jour du scrutin », a-t-il conclu.
Treize candidats sont en lice pour la présidentielle du dimanche 22 décembre, dont le président sortant Roch Marc Kaboré, qui devra faire face au chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré et la seule femme Yeli Monique Kam.
Roch Marc Kaboré est un économiste de formation, âgé de 63 ans. Il fut ancien président de l’Assemblée nationale de 2002 à 2012, et ex-Premier ministre de Blaise Compaoré de 1994 à 1996. Président de la République depuis le 29 décembre 2015, son mandat a été dernièrement entaché par une insécurité provoquée de nombreux attentats de terroristes surtout au nord du pays, ayant entrainé de nombreuses pertes en vie humaine dans l’armée et parmi les civils. Il détient la majorité présidentielle.
Chef de file de l’opposition, Zéphirin Diabré, âgé de 61 ans et est arrivé deuxième lors de la présidentielle de 2015. Ancien ministre de l’économie, des finances et du plan sous le mandat de Blaise Compaoré, cet homme charismatique a opté pour les institutions internationales. Président et candidat de l’Union pour le progrès et le changement (UPC), cet homme charismatique est le farouche opposant de Roch, ayant marqué sa présence sur le terrain en parcourant les 45 provinces du pays.
Une seule femme à l’assaut du palais présidentiel de Kosyam, Yéli Monique Kam. Agée de 47 ans, cette chef d’entreprise d’une société de courtage en assurances, se focalise sur l’éducation pour son programme d’activité. “Je suis mère d’enfants, je suis peinée de voir mes enfants mourir au front”, déclare-t-elle à un média international. “Mon projet de société porte les aspirations profondes du peuple burkinabè, à savoir la paix, la sécurité, le travail, une éducation de qualité.”
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Autres candidats en lice : Eddie Constant Komboïgo, expert-comptable est le nouveau visage du Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP). L’économiste et ancien ministre des Affaires étrangères sous Blaise Compaoré, Ablassé Ouédraogo est connu pour avoir porté le concept de « diplomatie de développement » et partie prenante dans la résolution de plusieurs crises en Afrique.
Kadré Désiré Ouadraogo, l’ancien Premier ministre de 1996 à 2000 sous Blaise Compaoré. Isaac Yacouba Zida, ancien militaire, commandant du Régiment de sécurité présidentielle (RSP) sous Blaise Compaoré. Ayant dirigé la transition pendant 21 jours avant d’être nommé Premier ministre par le président de la transition Michel Kafando. Gilbert Noël Ouedraogo ancien ministre des transports, sous Blaise Compaoré, a été exclu de la présidentielle 2015 pour avoir soutenu la modification de constitution en 2014. Tahirou Barry fut ministre de la culture et du tourisme dans le régime de Roch Christian Kaboré avant de démissionner en 2018. Le journaliste Kiemdoro Dô Pascal Sessouma, ex-présentateur à la télévision publique. Claude Aimé Tassembedo, titulaire d’un doctorat en sciences de gestion. Maître Ambroise Farama, avocat fiscaliste. Enfin, le plus jeune des candidats âgé de 41 ans, Abdoulaye Soma, professeur de droit à l’université Thomas Sankara.
Si aucun des 13 candidats membres n’emporte la majorité absolue dimanche, il y aura un second tour.