Pascal Affi N’Guessan, porte-parole de l’opposition n’a pas vu ses avocats depuis son arrestation. Ceux-ci ignorent même le lieu dans lequel celui-ci est incarcéré.
Les avocats du porte-parole de l’opposition Pascal Affi N’Guessan arrêté le 9 novembre n’ont toujours pas vu leur client, alors que la libération de tous les « prisonniers politiques » est un des préalables au « dialogue politique » proposé par le président Alassane Ouattara à l’opposition en Côte d’Ivoire.
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« Les Conseils de Pascal Affi N’Guessan », député et ancien Premier ministre, affirment être dans « l’incapacité d’avoir le moindre contact avec leur client, ni même connaissance du lieu dans lequel celui-ci est incarcéré », écrivent-il dans un communiqué parvenu à l’AFP samedi.
M. Ouattara, réélu sur un score écrasant (94,27%) pour un troisième mandat controversé lors de la présidentielle du 31 octobre, a rencontré mercredi le chef de file de l’opposition et ancien président Henri Konan Bédié pour tenter d’apaiser les tensions alors que des violences électorales ont fait au moins 85 morts depuis le mois d’août.
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L’opposition, qui avait boycotté le scrutin, a notamment créé un Conseil National de transition (CNT) censé remplacer M. Ouattara.
La justice ivoirienne a lancé des poursuites pour « complot contre la sécurité de l’Etat » contre plusieurs leaders de l’opposition, les accusant d’être responsables de violences meurtrières dans le cadre de leur campagne de « désobéissance civile » et d’avoir voulu installer un régime de « transition » présidé par M. Bédié.
Les avocats de M. Affi N’Guessan estiment que l’impossibilité de communiquer avec lui est une « violation flagrante » de ses droits et qu’il est « victime d’un isolement sans fondement juridique, ce qui constitue une détention arbitraire ».
Les deux principaux partis de l’opposition le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) et le Front Populaire ivoirien (FPI) ont exigé vendredi dans une déclaration commune des « actes d’apaisement » du pouvoir avant tout dialogue politique.
Ils demandent « la fin de toutes les poursuites judiciaires contre les responsables et militants de l’opposition et de la société civile », « la levée du blocus autour des résidences de tous les leaders des partis politiques de l’opposition », « la libération de tous les prisonniers politiques » ainsi que « le retour des exilés », selon cette déclaration.
Parmi les exilés sont cités Laurent Gbagbo, l’ex-chef de la rébellion et ex-premier ministre Guillaume Soro, et l’ex-chef des Jeunes patriotes (mouvement pro-Gbagbo) Charles Blé Goudé.
La rencontre mercredi entre MM. Ouattara et Bédié, qui ont dit avoir « brisé la glace », a fait retomber la tension née de l’élection présidentielle, 10 ans après la crise post élecrorale de 2010-2011 qui a fait 3000 morts.