Le président Alassane Ouattara a rencontré ce mercredi 11 novembre 2020, le président Henri Konan Bédié au Golf Hôtel d’Abidjan.
Le président ivoirien Alassane Ouattara et son principal opposant, l’ex-président Henri Konan Bédié, ont « brisé la glace » lors de leur rencontre le mercredi 11 novembre 2020 à Abidjan, destinée à apaiser les violences électorales meurtrières en Côte d’Ivoire.
« C’était une première rencontre pour briser la glace et rétablir la confiance », a déclaré M. Ouattara, au terme de l’entrevue qui a duré une quarantaine de minutes à l’hôtel du Golf.
« Nous avons pu briser le mur de glace et le mur de silence », a renchéri M. Bédié, les deux hommes promettant d’autres rencontres à venir, lors d’un bref point de presse commun dans le hall de l’hôtel, devant une centaine de journalistes.
« Nous allons dans les jours et semaines à venir continuer à nous téléphoner et à nous rencontrer pour qu’enfin le pays soit ce qu’il était avant », a poursuivi M. Bédié, qui n’avait plus revu M. Ouattara depuis août 2018, après la rupture politique entre les deux hommes, longtemps alliés.
« La paix est la chose la plus chère à tous les deux et à tous les Ivoiriens et nous avons décidé d’oeuvrer pour qu’il en soit ainsi », a expliqué le président Ouattara, alors que la Côte d’Ivoire est secouée depuis trois mois par des violences électorales qui ont fait 85 morts et près de 500 blessés.
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L’opposition conteste la réélection de M. Ouattara pour un troisième mandat, qu’elle juge inconstitutionnel. Elle a proclamé un régime de « transition » dirigé par M. Bédié. Elle a lancé une campagne de « désobéissance civile » et boycotté le scrutin présidentiel du 31 octobre.
Le pouvoir a riposté en faisant arrêter ou bloquer à leurs domiciles les leaders de l’opposition, dont son porte-parole l’ancien Premier ministre Pascal Affi N’Guessan. Le domicile de M. Bédié avait aussi été bloqué, mais les forces de l’ordre ont levé le camp mercredi, une des conditions posées pour la rencontre.
Le bilan global des troubles politiques qui ont souvent dégénéré en affrontements intercommunautaires, surtout dans le sud-est de la Côte d’Ivoire, s’établit à 85 morts et 484 blessés depuis le 10 août, a annoncé mercredi le porte-parole du gouvernement Sidi Touré.
La crainte d’une escalade des violences reste présente en Côte d’Ivoire, dix ans après la crise 2010-2011 qui avait fait 3.000 morts, ainsi que 300.000 réfugiés et un million de déplacés internes en Côte d’Ivoire, selon l’ONU.