Une analyse de Bally Ferro du Conseil national de transition de l’opposition ivoirienne déjà au point mort 72h après sa création.
Un vent de panique a soufflé le mardi 3 novembre 2020. Après des attaques de résidence, la nuit du lundi au mardi, perpétrées par des individus non identifiés, le régime Ouattara a lancé ses forces aux trousses des leaders de l’Opposition, accusés « d’attentat, complot contre l’autorité de l’État et l’intégrité du territoire national ».
De nombreuses arrestations ont été opérées. Mais si nombre de dirigeants ont été relâchés, Maurice Kacou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du PDCI-RDA, et d’autres restent détenus à la DST quand certains comme Pascal Affi N’Guessan, porte-parole de l’Opposition, sont entrés dans la clandestinité.
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Le Conseil national de transition (CNT) se trouve aux pieds du mur. 72h après sa création, le 1er novembre, et 48h après la désignation de Konan Bédié comme son président, l’avenir du Conseil, censé prendre les rênes du pays, se pose avec acuité. Car cet avenir pourrait très rapidement être en pointillé et s’écrire au passé.
Tout indique qu’aucune stratégie lisible n’a été élaborée pour aborder cette étape en dehors des effets d’annonce. Si la désobéissance civile a assez bien fonctionné, la mobilisation populaire est un cuisant échec au point que les résidences des leaders peuvent subir le blocus sans aucune manifestation d’envergure.
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Car contrairement à Ouattara qui s’était replié, en 2010, dans un hôtel bien gardé par les forces étrangères, les leaders du CNT, livrés à eux-mêmes, n’ont aucun sanctuaire sécurisé. Pis, à la différence de Gbagbo en 2000 contre le général Guéi, le CNT n’a aucun visage militaire: aucune défection dans les forces régulières et donc aucun ralliement.
Avec une Opposition ainsi déstabilisée, la messe pourrait alors être dite. Et avec la validation du scrutin contesté par la CEDEAO, l’UA, l’UE et les USA, Ouattara réalise son « 1 coup K.O » pour entamer son « premier mandat de la 3è République », confondant Soro Guillaume et ses prévisions.