La nouvelle Constitution algérienne a été adoptée à 66,8% des suffrages exprimés, avec une abstention record, indiquent ce 2 novembre 2020.
Appelés à entériner une révision constitutionnelle censée fonder une « nouvelle République », les algériens ont boudé massivement les urnes. Seulement 5,5 millions d’électeurs ont participé au référendum du dimanche 1er novembre sur les 23,5 millions d’inscrits.
Malgré cette abstention massive, les autorités algériennes ont constaté la victoire du « oui » et la nouvelle constitution a été adoptée avec 66,8% des suffrages exprimés, contre 33,2% de voix pour le « non ».
Les 900 000 électeurs de la diaspora n’ont pas été comptabilisés dans ces chiffres, mais le taux de participation à l’étranger ne dépasserait pas les 9%.
Cette abstention record paraît comme un échec pour le pouvoir qui espérait une participation massive susceptible de renforcer sa légitimité, contestée par la rue.
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« Le peuple algérien sera, une fois encore, au rendez-vous avec l’histoire pour opérer le changement escompté, dimanche 1er novembre, en vue d’instituer une nouvelle ère à même de réaliser les aspirations de notre peuple à un Etat fort, moderne et démocratique », avait déclaré le président Abdemadjid Tebboune, dans un message relayé samedi 31 octobre par l’agence officielle APS.
Ce référendum était également présenté comme un test pour la révolte populaire et ses leaders, qui appelaient au boycott du scrutin. Pour eux, cette nouvelle constitution n’atteint en rien les objectifs du Hirak (mouvement de révolte algérien). Ils réclament le remplacement de la classe politique au pouvoir depuis l’indépendance, la fin des interférences de l’armée dans la vie publique et la fin de la corruption.