L’opposition ivoirienne en Europe ont appelé le 27 octobre 2020, à Bruxelles à manifester devant les ambassades des pays d’Afrique de l’Ouest.
Au pouvoir depuis 2010, le président Alassane Ouattara se représente pour un troisième mandat, jugé « anticonstitutionnel » par l’opposition, qui a appelé au « boycott actif » du scrutin.
« L’ambassade de Côte d’Ivoire est le lieu où la désobéissance civile doit se passer. Il faut qu’ils sachent qu’ici en Belgique, il n’y aura pas d’élection le 31 octobre. Organisez-vous ! », a lancé Abel Naki, président de la branche européenne du CDRP de l’ancien président Henri Konan Bédié, l’un des principaux candidats de l’opposition.
« Qu’est ce qu’on risque ici ? Un coup de poing ou une cravate ou un bouton arrachés… A Dabou, on découpe les gens à la machette », a-t-il dénoncé.
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Les affrontements intercommunautaires qui se sont déroulés la semaine dernière à Dabou, à 50 km à l’ouest d’Abidjan, ont fait 16 morts et 67 blessés, selon un bilan du gouvernement samedi.
Un représentant de l’ex-président Laurent Gbagbo, Boga Sako Gervais, a affirmé que tous les partis d’opposition soutenaient l’appel à la désobéissance.
« Nous jouons l’avenir de notre nation », a-t-il souligné. « Le 31 octobre, il n’y aura pas d’élection en Côte d’Ivoire, les Ivoiriens prendront leur responsabilités en main », a également assuré Zoumana Touré, un représentant du parti de l’ancien chef rebelle et ex-Premier ministre Guillaume Soro.
Les représentants des partis d’opposition ont observé une minute de silence puis ont lu les noms de victimes tuées, selon eux, pendant la campagne électorale qui a donné lieu à des affrontements meurtriers.
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Ils ont tourné en dérision un tweet du président Emmanuel Macron qui avait le 5 mars salué la « décision historique » d’Alassane Ouattara de ne pas se présenter à un troisième mandat.
Elu en 2010, réélu en 2015, Ouattara avait annoncé en mars qu’il renonçait à briguer un troisième mandat, avant de changer d’avis en août, après le décès de son dauphin désigné, le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly.
La loi fondamentale ivoirienne prévoit un maximum de deux mandats, mais le Conseil constitutionnel a estimé qu’avec la nouvelle Constitution adoptée en 2016, le compteur des mandats de M. Ouattara a été remis à zéro.