George Weah, président libérien « ne pense pas à un 3e mandat », a affirmé le mardi 27 octobre 2020, un de ses proches collaborateurs.
Georges Weah pour un 3e mandat ? Elu en décembre 2017 pour six ans à la tête de ce pays anglophone d’Afrique de l’Ouest, n’a pas encore terminé son premier mandat, a souligné lors d’une conférence de presse le ministre aux Affaires présidentielles, Nathaniel McGill.
« Ce n’est pas bon d’être président pendant une longue période », a-t-il dit, avant d’ajouter: « Le président ne pense pas à un troisième mandat ».
Des rumeurs ont attribué au chef de l’Etat libérien, 54 ans, la volonté de tirer profit d’un référendum constitutionnel prévu le 8 décembre pour tenter de se maintenir au-delà de la limite de deux mandats présidentiels.
Ces spéculations sont alimentées par les candidatures controversées à un troisième mandat des présidents de la Guinée et de la Côte d’Ivoire, Alpha Condé et Alassane Ouattara. Les dirigeants de ces deux pays voisins du Liberia ont tous les deux argué, pour se représenter au terme des deux mandats autorisés, de l’adoption d’une nouvelle Constitution, qui remet selon eux les compteurs à zéro, ce que contestent farouchement leurs opposants.
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Les quelque deux millions d’électeurs libériens seront appelés à dire s’ils approuvent la révision constitutionnelle adoptée il y a un an par la Chambre des représentants et le Sénat.
Ces amendements prévoient la réduction de six à cinq ans des mandats du président et du vice-président et autorisent la double nationalité, un sujet sensible dans un pays tiraillé entre une élite « américano-libérienne » et une population « autochtone » défavorisée, une inégalité qui y a alimenté les guerres civiles (1989-2003).
Actuellement, seuls peuvent être naturalisés libériens les descendants d’Africains noirs. Dans un discours en janvier 2018, George Weah avait jugé « inutile, raciste et dépassé » cet article de la Constitution.
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En cas d’approbation de la révision constitutionnelle lors du referendum, tout enfant né d’au moins d’un parent libérien sera « automatiquement et de manière inaliénable » un « citoyen naturel » du pays. Contrairement à la situation actuelle, qui interdit la double nationalité, ces « citoyens naturels » pourront être détenteurs d’une autre nationalité.