Serge Bilé, dénonce les autorités ivoiriennes, qui profite de la lutte contre la pandémie du Covid-19, pour préparer les élections présidentielles de 2020.
Serge Bilé, l’écrivain-journaliste franco-ivoirien, dénonce une « politique politicienne » des autorités ivoiriennes, profitant de la bataille sanitaire contre la pandémie du Covid-19, pour préparer les élections présidentielles de 2020.
L’ex-présentateur du JT de la Martinique s’insurge contre une « propagande » faisant du président de la République Alassane Ouattara et du Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly, les bienfaiteurs des actions sociales en faveur des nécessiteux, alors que le coronavirus fragilise davantage l’économie du pays avec un impact social implacable.
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« En Côte d’Ivoire, le gouvernement cherche par tous moyens à tirer un profit politique de la pandémie. Il distribue aux démunis des vivres et des kits anti-coronavirus, au nom du parti au pouvoir et non pas de l’Etat » a martelé Serge Bilé.
»COMME SI L’ARGENT SORTAIT DE LEUR POCHE PERSONNELLE »
Par ces agissements, selon Serge Bilé, Alassane Ouattara, mais également le candidat déclaré du RHDP, Amadou Gon Coulibaly, s’arrogent les fruits des efforts de cotisations des contribuables ivoiriens pour pourvoir aux ressources de l’Etat. Des ressources qu’ils utilisent et redistribuent en leur nom personnel, à un moment où les populations en ont le plus besoin, de droit.
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« La propagande attribue également au président et au premier ministre les gestes en faveur des nécessiteux, comme si l’argent sortait de leur poche personnelle », a-t-il ajouté.
Plan de soutien économique et social de 1700 milliards de FCFA
Le Premier ministre Amadou Gon Coulibaly a annoncé, il y a quelques semaines, la mise en place d’un Plan de soutien économique, social et humanitaire d’un montant de 1700 milliards de FCFA visant à atténuer les effets de la crise sanitaire du Covid-19 dans le pays.
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Aux nombres des décisions prises par l’exécutif ivoirien en vue de soulager les populations en cette période de crise sanitaire, on a notamment l’instauration d’un fonds de solidarité pour un montant de 170 milliards FCFA. Cela, en vue de financer les populations les plus vulnérables dans le cadre du soutien humanitaire d’urgence à travers l’élargissement du champ des filets sociaux.
Il faut ajouter à cela, le paiement des factures d’électricité et d’eau des mois d’avril et de mai 2020 des couches défavorisées, le renforcement du contrôle des produits de grande consommation, l’invitation des propriétaires de logements à faire preuve de souplesse et à discuter avec leurs locataires.
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Par ailleurs, Amadou Gon Coulibaly, demande aux propriétaires de logements de faire preuve de patriotisme et de solidarité dans l’encaissement des loyers, voire l’abandon temporaire du loyer ou sa réduction de 50 %.
»Le pouvoir Fait passer des textes sans CONSENSUS »
Poursuivant, l’écrivain ivoirien double vainqueur du Grand Prix Bernard Dadié de Littérature, a fait savoir que le pouvoir d’Abidjan incite même « ses partisans à continuer à s’enrôler dans la perspective de l’élection présidentielle d’octobre prochain ».
Mieux, il « fait passer des textes sans consensus, alors qu’en pareille circonstances il faut suspendre la politique politicienne pour jeter toutes ses forces dans la seule bataille sanitaire », a estimé Serge Bilé.
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Faisant ainsi référence à la promulgation, le 19 mars 2020, de l’acte de modification de la constitution ivoirienne du 8 novembre 2016, par le chef de l’Etat ivoirien. Soit deux jours après son adoption par le Parlement, puis la révision du code électoral le 8 avril par ordonnance.
Se justifiant, le gouvernement, a estimé que ces décisions ont été prises « compte tenu de la situation exceptionnelle liée à l’épidémie à coronavirus et les mesures sanitaires urgentes adoptées par le gouvernement pour lutter contre la propagation de cette maladie en Côte d’Ivoire, qui rendent difficile la tenue des réunions parlementaires », a indiqué Patrick Achi, Secrétaire général de le Présidence.
Pour Serge Bilé, cette attitude de l’Exécutif frise tout simplement l’opportunisme politique, à quelques mois de la présidentielle qui doit se tenir en octobre 2020. Mais surtout, constitue un déni de démocratie et un « manque d’union nationale » qui pourrait susciter une « défiance d’une partie de la population » vis-à-vis de l’autorité publique.
La Côte d’Ivoire, dont plus de 80% de la population exerce dans le secteur informel, est touchée de plein fouet par la maladie à coronavirus avec 480 cas confirmés et 3 décès.