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    6 novembre 2004 : la France devient actrice de la crise ivoirienne

    Le 6 novembre 2004, la France, se retrouve brutalement actrice la crise ivoirienne qu’elle était venue s’interposer deux ans auparavant.

    Un ex-mercenaire bélarusse et deux officiers ivoiriens, accusés d’avoir tué à l’époque neuf militaires français, seront jugés à Paris aux assises à partir de lundi.

    En quelques heures, la crise ivoirienne opposant le pouvoir aux rebelles des Forces nouvelles (FN) qui avaient pris les armes en septembre 2002, se transforme dans les discours des plus durs du camp du président Laurent Gbagbo en « guerre coloniale de la France contre la Côte d’Ivoire ».

    Depuis le 4 novembre, l’aviation ivoirienne bombarde des positions rebelles, sans que ni les Casques bleus de l’Opération de l’ONU en Côte d’Ivoire (Onuci) chargés de veiller au cessez-le-feu, ni la France, qui a déployé près de 4.000 soldats au sein de l’Opération Licorne pour les appuyer, ne réagissent.

    Jusqu’à ce que le 6, un cantonnement de Licorne à Bouaké (centre), fief des FN, soit bombardé, de façon délibérée selon Paris, tuant neuf soldats français et un humanitaire américain.

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    La riposte française est instantanée: la quasi-totalité de la flotte aérienne militaire ivoirienne, bombardiers Sukhoï et hélicoptères d’attaque Mi-24, est mise hors d’usage et l’armée française prend le contrôle de l’aéroport d’Abidjan après des combats qui font plusieurs tués dans les rangs de l’armée ivoirienne.

    Pendant ce temps, les troupes françaises positionnées à l’intérieur du pays et rappelées sur Abidjan utilisent la force pour se frayer un chemin souvent bloqué par des militaires ivoiriens, auxquels se mêlent des civils.

    A la télévision nationale, le chef des « Jeunes patriotes » Charles Blé Goudé appelle les Ivoiriens à aller à l’aéroport s’opposer à l’armée française. Dans les rues d’Abidjan, pillages et « chasse aux Blancs » commencent.

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    Les troubles durent plusieurs jours.

    Entre les 6 et 9 novembre, 57 civils sont tués et plus de 2.000 blessés par l’armée française, selon les autorités ivoiriennes.

    Les images de soldats français ouvrant le feu sur des manifestants devant l’hôtel Ivoire le 9 novembre, passées en boucle à la télévision, renvoient aux épisodes coloniaux les plus sombres.

    Y font contrepoint celles de milliers d’Européens, réfugiés au 43e Bataillon d’Infanterie de Marine français d’Abidjan, dépouillés de leurs biens et traumatisés par de nombreuses exactions, qui quittent le pays à la hâte.

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